Bourses et prix de recherche

Dr Mark Clemons

Programme de thérapeutique anticancéreuse
2013 Lauréat du Prix Dr Michel Chrétien du chercheur de l’année

Le Dr Mark Clemons est un médecin-chercheur extrêmement productif, et c’est sa profonde préoccupation pour ses patientes qui l’incite à faire avancer la recherche. En tant qu’oncologue médical, il éprouve une grande satisfaction en pensant au rôle que joue la recherche, en aidant ses patientes à naviguer dans les eaux troubles d’un diagnostic de cancer.

« Nos patientes sont souvent terrifiées lorsqu’elles apprennent qu’elles ont le cancer. Il est donc important pour moi d’être capable de les rassurer. Grâce à la recherche, nous pouvons les aider à prendre les meilleures décisions possible, pour elles-mêmes et pour leur famille, en ce qui a trait à leur traitement », a déclaré le Dr Clemons, oncologue médical à L’Hôpital d’Ottawa, chercheur clinicien à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

Le Dr Clemons a une passion, à savoir améliorer les options de traitements pour ses patientes atteintes du cancer du sein. Il veut leur offrir des thérapies personnalisées qui comportent peu d’effets secondaires et donnent les meilleurs résultats possible. « Il s’agit de donner la bonne dose du bon médicament à la bonne patiente et au bon moment, de façon à ce qu’elle vive mieux et plus longtemps », a souligné le Dr Clemons.

Pour ce faire, de nombreuses hypothèses médicales doivent être remises en question et il faut répondre à ces questions. Le Dr Clemons fait de son mieux pour trouver les réponses.

Depuis son arrivée à L’Hôpital d’Ottawa (de Toronto) en 2009, il a publié plus de 55 articles et attiré 1 million $ pour la tenue d’essais cliniques, étudiant à fond des questions du genre : « Si le cancer du sein d’une personne présente un faible risque d’endommager les os, est-ce que nous pouvons améliorer la qualité de vie de cette personne en réduisant la dose et la fréquence des traitements utilisés pour combattre ce dommage? » Les résultats de 2012 d’un essai clinique initial sur cette question indiquent que, oui, c’est probablement le cas. L’équipe du Dr Clemons a découvert qu’administrer le médicament pamidronate toutes les 12 semaines aux femmes qui font partie du groupe à risque faible s’avérait aussi efficace que de l’administrer toutes les trois ou quatre semaines, améliorant ainsi la qualité de vie de ces femmes.
En 2012, le Dr Clemons a publié dans le Journal of Clinical Oncology un article qui a changé la pratique dans le monde entier.

Cela a commencé par un pressentiment, s’appuyant sur son expérience avec ses patientes atteintes du cancer du sein. Le traitement du cancer du sein utilise des thérapies adaptées au profil moléculaire d’une tumeur – certaines tumeurs exigeant de la chimiothérapie, d’autres pas. 
« Je savais d’instinct que le comportement des cellules tumorales devait évoluer chez les patientes avec le temps et en raison de l’exposition à divers traitements, a souligné le Dr Clemons. Voilà qui ébranlait le dogme clinique de l’époque selon lequel, même si cela se produisait, les soins prodigués à la patiente resteraient les mêmes, si le cancer récidivait. »

Il s’est donc posé les questions suivantes : Qu’est-ce qui se passe lorsque le cancer du sein revient et se propage à d’autres organes? Est-ce que son profil change? Est-ce que les médecins devraient continuer à penser qu’il sera le même que celui de la tumeur originale? Pourrions-nous éviter la chimiothérapie dans certains cas?

Pour répondre à ces questions, le Dr Clemons a conçu un essai clinique auquel ont participé 121 femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique. Il a découvert que, dans près de 40 p. 100 des cas, le cancer avait changé, le rendant plus ou moins sensible à certains traitements. En faisant une seconde biopsie pour vérifier le profil moléculaire des tumeurs secondaires, on a pu offrir un meilleur traitement à une femme sur sept parmi celles qui ont pris part à l’essai.

Il est maintenant considéré comme une pratique exemplaire de vérifier le profil moléculaire dans les cas de récidive du cancer du sein, dans la mesure du possible. De fait, c’est une pratique qui fait l’objet d’un intérêt croissant pour de nombreux autres types de cancer dans une série d’études menées actuellement à Ottawa et ailleurs.

C’est le fait d’être capable de prodiguer les soins les meilleurs et les plus compatissants qui motive le Dr Clemons, mais, avec la recherche, les choses montent d’un cran. « J’éprouve une immense satisfaction lorsque je constate comment les études auxquelles j’ai participé directement affectent les soins que je peux offrir à mes patientes »