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Mieux publier les résultats d’études pour améliorer la santé : L’Hôpital d’Ottawa et l’Université d’Ottawa, chefs de file


le 6 septembre 2017


« Participer à une recherche demande beaucoup de temps et de confiance, affirme Becky Hollingsworth. C’est rassurant de constater que des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa font tout en leur pouvoir pour veiller à ce que leurs résultats améliorent vraiment le sort des gens. »

Becky Hollingsworth fait partie des centaines de milliers de personnes qui ont participé à des recherches cliniques à L’Hôpital d’Ottawa. L’étude à laquelle elle a participé a montré qu’un tiers des personnes ayant reçu un diagnostic d’asthme n’ont pas cette maladie (dont elle-même). Les résultats, publiés dans la revue JAMA, révolutionnent la pratique médicale à l’échelle mondiale.

Les études de recherche n’ont pas toutes une telle portée, mais elles sont toutes censées contribuer à accroître les connaissances scientifiques. Malheureusement, les résultats de certaines études biomédicales sont difficilement interprétables et utilisables à cause de la façon dont ils sont publiés.

Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa, dirigés par David Moher, Ph.D., ont décidé de s’attaquer au problème.

Moher s’est intéressé à la question lorsqu’il a fait des revues systématiques pour résoudre des controverses médicales. Une revue systématique consiste à repérer et à lire toutes les études publiées sur un sujet donné et à combiner les résultats d’une façon impartiale pour apporter la meilleure réponse possible à la question examinée. Pendant qu’il faisait ces revues systématiques, M. Moher a remarqué que bien des publications ne fournissaient pas de détails clés sur la réalisation des expériences et l’analyse des résultats. Il était ainsi difficile de déterminer si les résultats étaient fiables.

« Cela me semblait nuisible aux patients », explique M. Moher, scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « Partout dans le monde, des gens participent à des études de recherche en croyant améliorer les choses pour les futurs patients. En réalité, toutefois, certaines publications de recherche sont si mal rédigées que les résultats deviennent inutilisables. »

M. Moher a décidé de remédier à la situation en produisant des listes de vérification et des lignes directrices pour aider les chercheurs à inclure toute l’information requise dans leurs publications. Son travail a été adopté par plus de 500 revues biomédicales dans le monde et désigné « jalon de la méthodologie de recherche » par le prestigieux Patient-Centered Outcomes Research Institute, situé aux États-Unis.

Ces dernières années, M. Moher s’est attaqué aux revues illégitimes ou prédatrices, qui publient rapidement des études de recherche, en général à un coût inférieur à celui de revues légitimes comme le JAMA, sans effectuer de contrôle de la qualité comme une évaluation par des pairs.

La plupart des gens pensaient que les revues prédatrices posaient surtout problème dans les pays à faible revenu, mais M. Moher et ses collègues ont récemment publié une étude dans la revue Nature qui réfute cette hypothèse. Ils ont découvert que 57 % des articles publiés dans les revues prédatrices proviennent de pays à revenu élevé ou à revenu moyen-supérieur.

« La grande majorité des études biomédicales sont publiées dans des revues légitimes, mais les revues prédatrices représentent une menace croissante, ajoute M. Moher. Les organismes subventionnaires, les établissements, les chercheurs et les éditeurs doivent collaborer pour s’attaquer au problème et veiller à ce que les études soient publiées de façon à faire progresser la science et à améliorer la santé. »

Moher et L’Hôpital d’Ottawa ont pris les devants en ouvrant un centre de journalologie. Ce centre, unique au monde, est doté d’une agente de publications présente à temps plein qui offre de la formation et des consultations pour aider les chercheurs à publier leurs résultats d’une façon claire et transparente. M. Moher et ses collègues ont aussi progressé pour repérer des revues prédatrices, proposer des solutions, élaborer des politiques et créer des partenariats internationaux.

Les personnes comme Becky Hollingsworth s’en réjouissent.

« Participer à une recherche demande beaucoup de temps et de confiance, affirme-t-elle. C’est rassurant de constater que des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa font tout en leur pouvoir pour veiller à ce que leurs résultats améliorent vraiment le sort des gens. »

Soutenez la recherche réalisée à L’Hôpital d’Ottawa pour améliorer les soins aux patients