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L’homme et la femme traitent différemment les signaux de douleur


le 22 mars 2022

Annemarie Dedek, Eve Tsai et Mike HildebrandAnnemarie Dedek, Eve Tsai et Mike Hildebrand (c) Justin TangUne nouvelle étude publiée dans la revue BRAIN révèle pour la première fois que les neurones dans la moelle épinière traitent les signaux de douleur différemment chez la femme et chez l’homme. Cette découverte pourrait mener à des traitements plus efficaces et plus personnalisés contre la douleur chronique, qui font cruellement défaut, surtout à la lumière de l’épidémie d’opioïdes.

Nous savons depuis longtemps que la femme et l’homme ressentent la douleur différemment, mais la plupart des recherches sur la douleur utilisent des rongeurs mâles. Le caractère inédit de la nouvelle étude est l’utilisation de tissus de moelle épinière de rats et d’humains (généreusement donnés par des personnes décédées et leur famille).

En examinant le tissu de la moelle épinière en laboratoire, les chercheurs ont pu montrer qu’un facteur de croissance neuronale, à savoir le facteur neurotrophique issu du cerveau, joue un rôle important dans l’amplification de la signalisation de la douleur dans la moelle épinière chez les hommes et les rats mâles, mais pas chez les femmes et les rats femelles. Après l’ablation des ovaires chez les rats femelles, cette différence a disparu, ce qui suggère un lien hormonal.

C’est la toute première preuve d’une différence de signalisation de la douleur dans le tissu de la moelle épinière entre l’homme et la femme. Il faut toutefois poursuivre les études pour comprendre comment cette différence biologique peut contribuer aux différences dans la sensation de la douleur entre les hommes et les femmes.

Cette découverte est le fruit d’une collaboration unique entre les laboratoires de recherche de Mike Hildebrand, Ph.D. (professeur agrégé à l’Université Carleton et chercheur affilié à L’Hôpital d’Ottawa), de la Dre Eve Tsai (neurochirurgienne et titulaire de la Chaire de recherche Suruchi Bhargava sur la régénération de la moelle épinière et du cerveau à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa), de Yves De Koninck, Ph.D. (directeur du Centre de recherche CERVO à l’Université Laval) et de Jian Xu, Ph.D. (scientifique adjoint à l’Université Yale).

« Pour mettre au point de nouveaux médicaments contre la douleur, il faut acquérir une fine compréhension de la façon dont la douleur est traitée au niveau biologique », précise Annemarie Dedek, Ph.D., auteure principale de l’étude et actuellement monitrice de recherche industrielle financée par Mitacs et Eli Lilly à l’Université Carleton et à L’Hôpital d’Ottawa. « Cette découverte jette les bases de la conception de nouveaux traitements pour aider les personnes atteintes de douleur chronique. »

Découvrez comment cette équipe dresse un pont entre les études menées sur des animaux et de nouveaux traitements contre la douleur chronique.

Référence : Sexual dimorphism in a neuronal mechanism of spinal hyperexcitability across rodent and human models of pathological pain. Annemarie Dedek, Jian Xu, Louis-Étienne Lorenzo, Antoine G Godin, Chaya M Kandegedara, Geneviève Glavina, Jeffrey A Landrigan, Paul J Lombroso, Yves De Koninck, Eve C Tsai, Michael E Hildebrand. Brain. https://doi.org/10.1093/brain/awab408. 23 mars 2022

Financement : Cette étude a été soutenue par la Fondation canadienne pour l’innovation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, l’International Association for the Study of Pain Medicine, la Société canadienne de la douleur, Pfizer Canada, le Fonds de recherche du Québec, Sentinelle Nord et les Instituts de recherche en santé du Canada. La recherche à L’Hôpital d’Ottawa est rendue possible grâce à la générosité des donateurs de La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

L’Hôpital d’Ottawa se démarque par ses soins, sa recherche et son enseignement comme hôpital universitaire fièrement affilié à l’Université d’Ottawa et soutenu par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Renseignements
Jennifer Ganton
Directrice, Communications et relations publiques
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
613-614-5253
jganton@ohri.ca