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Premier patient au Canada traité à l’aide de la phagothérapie en raison d’une infection de prothèse articulaire


le 14 mars 2024

la Dre Marisa Azad « Je me sentais désemparée face à ce patient, car nous n’avions plus rien d’autre à lui proposer. Il n’était pas acceptable d’être désarmé face à une infection d’une telle gravité. Nous devions “sortir des sentiers battus” ». -la Dre Marisa Azad Une équipe de chercheurs dirigée par la Dre Marisa Azad à L’Hôpital d’Ottawa a traité le premier patient au Canada à l’aide de la phagothérapie à la suite d’une infection chronique de prothèse articulaire. Les phages sont des virus qui infectent des bactéries.

Une infection articulaire périprothétique se produit lorsque des bactéries infectent une prothèse articulaire et forment une substance visqueuse appelée biofilm. Environ 1 % de toutes les arthroplasties du genou et de la hanche s’infecteront. Une infection articulaire périprothétique est traitée à l’aide d’antibiotiques et d’une intervention chirurgicale, mais il est difficile de s’en débarrasser, car une seule cellule bactérienne peut déclencher une autre exacerbation de l’infection.

La Dre Azad voit souvent des patients atteints d’une forme chronique d’infection articulaire périprothétique qui ont essayé sans succès tous les traitements. Le patient ayant participé à cet essai clinique était l’un d’entre eux. Son infection articulaire était devenue résistante à de nombreux types d’antibiotiques, et les interventions chirurgicales pour la traiter étaient de plus en plus risquées.

« Je me sentais désemparée face à ce patient, car nous n’avions plus rien d’autre à lui proposer », de dire la Dre Azad, infectiologue et scientifique adjointe à L’Hôpital d’Ottawa ainsi que professeure adjointe à l’Université d’Ottawa. « Il n’était pas acceptable d’être désarmé face à une infection d’une telle gravité. Nous devions “sortir des sentiers battus” ».

Les phages, une option thérapeutique à approfondir

La Dre Azad a alors décidé d’essayer la phagothérapie. Les phages sont des virus qui attaquent les bactéries avant de pouvoir s’y reproduire. Il y a une telle prolifération de phages que les bactéries explosent, libérant ainsi un grand nombre de phages qui partent à la recherche d’autres bactéries.

En plus de détruire directement les bactéries, les phages augmentent aussi l’efficacité des antibiotiques en réduisant le biofilm qui entoure et protège les bactéries. Les phages infectant uniquement les bactéries et non pas les cellules humaines, la phagothérapie s’accompagne de peu d’effets secondaires et est généralement considérée comme sûre.

La phagothérapie est expérimentale et n’est pas disponible au Canada en dehors des essais cliniques. La Dre Azad et son équipe de chercheurs ont obtenu de Santé Canada l’autorisation de traiter ce patient en ayant recours à la phagothérapie, dans le cadre d’un essai clinique sur un seul patient.

Pour trouver les phages correspondant le mieux aux besoins du patient, la Dre Azad a contacté Cytophage Technologies Ltd., une société de biotechnologie implantée à Winnipeg. Cytophage a produit des phages qui seraient utilisés dans le traitement préconisé par la Dre Azad afin de bien répondre aux besoins du patient, à savoir, des phages qui s’attaqueraient à la bactérie Staphylococcus epidermidis à l’origine de l’infection touchant l’implant du patient.

En février 2024, la Dre Azad a administré au patient sa première dose de phages, et ce, à intervalles réguliers sur une période de deux semaines.

Le principal objectif d’un essai aussi précoce est de démontrer l’innocuité et la tolérance d’un nouveau traitement, puis de surveiller l’apparition du moindre signe ou symptôme afin de savoir si ce traitement permet de guérir l’infection.

« Il est notoirement difficile de trouver un phage qui est efficace contre cette bactérie en particulier, a dit la Dre Azad. Sur le plan clinique et du laboratoire, il a été très compliqué d’administrer la phagothérapie à ce patient, mais nous y sommes parvenus. Nous lui avons donné de l’espoir que ce n’était probablement pas la fin ».

En plus de la phagothérapie, le laboratoire de la Dre Azad étudie des moyens de mieux prévenir, diagnostiquer et traiter les infections articulaires périprothétiques. Elle et son équipe utiliseront cet essai clinique comme « point de départ » pour jeter les bases de futurs travaux de recherche sur la phagothérapie en vue du traitement de ces infections.

À l’attention des patients : La phagothérapie est expérimentale et n’est pas disponible au Canada en dehors des essais cliniques. L’Hôpital d’Ottawa n’accepte pas de demandes de consultation provenant de patients pour des essais cliniques sur la phagothérapie. Les patients peuvent consulter le site Web Clinical Trials.gov et discuter avec leur professionnel de la santé des essais les intéressant.

Équipe de chercheurs : Chercheuse principale : Dre Marisa Azad. Collaborateurs : DBradley Cook, DBill Cameron, Dre Melissa Cammuso, DStephen Ryan et Dre Luana Porto.

Ressources fondamentales : Centre de fabrication de produits biothérapeutiques

Financement : Cet essai n’a reçu aucun financement.

L’Hôpital d’Ottawa se démarque par ses soins, sa recherche et son enseignement comme hôpital universitaire fièrement affilié à l’Université d’Ottawa et soutenu par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Contact pour les médias
Amelia Buchanan
Spécialiste principale des communications
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
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