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Selon une étude, une consommation élevée de cannabis augmenterait le risque de développer un trouble anxieux


le 5 février 2024

Daniel Myran« La consommation de cannabis a connu un essor rapide dans les 15 dernières années, et il est couramment admis que le cannabis est relativement inoffensif et qu’il est bénéfique pour la santé. Notre étude souligne cependant que, chez certaines personnes, une consommation élevée de cannabis peut accroître le risque de développer un trouble anxieux », affirme le Dr Daniel Myran.De nouvelles recherches révèlent que vingt-sept pour cent des personnes ayant visité le service des urgences (SU) pour une consommation de cannabis ont développé un nouveau trouble anxieux dans les trois années suivant le début de la consommation.

Cette étude, dirigée par des chercheurs de l’Institut de recherche Bruyère, du Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa, de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut de recherche en services de santé (ICES), est la plus vaste jamais menée sur le lien entre la consommation de cannabis et l’anxiété. L’étude publiée aujourd’hui dans la revue à libre accès eClinical Medicine de The Lancet a évalué, entre 2008 et 2019, plus de 12 millions de personnes vivant en Ontario, au Canada, n’ayant jamais reçu de diagnostic d’anxiété ou de traitement pour l’anxiété. Les chercheurs ont utilisé les données de dossiers médicaux de l’ICES pour comparer le risque de développer un trouble anxieux chez les personnes ayant visité le SU pour une consommation de cannabis par rapport à la population générale.

« Nos résultats révèlent que les personnes ayant besoin d’un traitement au SU pour une consommation de cannabis couraient un risque beaucoup plus élevé de développer un nouveau trouble anxieux et de voir les symptômes d’un trouble anxieux déjà présent s’aggraver », affirme le Dr Daniel Myran, auteur principal de l’étude et titulaire d’une des chaires de recherche du Canada sur la responsabilité sociale à l’Université d’Ottawa, scientifique auxiliaire à l’ICES, chercheur à l’Institut de recherche Bruyère et chercheur clinicien à L’Hôpital d’Ottawa.

Principales conclusions de l’étude :

  • Risque de développer un nouveau trouble anxieux : 27,5 % des personnes ayant visité le SU pour une consommation de cannabis dans les trois années suivant le début de la consommation ont reçu un diagnostic de nouveau trouble anxieux dans un milieu de soins ambulatoires, au SU ou dans un hôpital, comparativement à 5,6 % de la population générale – soit un risque 3,9 fois plus élevé après avoir pris en compte les facteurs sociaux et les autres diagnostics de santé mentale.
  • Risque de trouble anxieux grave ou s’aggravant : 12,3 % des personnes ayant visité le SU pour une consommation de cannabis dans les trois années suivant le début de la consommation ont été hospitalisées ou ont visité le SU pour un trouble anxieux, comparativement à 1,2 % de la population générale – soit un risque 3,7 fois plus élevé après avoir pris en compte les facteurs sociaux et les autres diagnostics de santé mentale.
  • Chez les personnes ayant visité le SU et dont la raison principale de leur visite était le cannabis, le risque d’être hospitalisé ou de visiter le SU pour un trouble anxieux était 9,4 fois plus élevé que chez la population générale.
  • Les hommes et les femmes de tous âges ayant visité le SU pour une consommation de cannabis étaient plus susceptibles de développer un nouveau trouble anxieux que la population générale. Fait important : les personnes âgées de 10 à 24 ans ainsi que les hommes sont exposés à un risque particulièrement élevé.

La question de savoir si la consommation de cannabis amène une personne à développer un trouble anxieux, ou si une partie du lien entre la consommation de cannabis et l’anxiété est le reflet des symptômes d’anxiété liés à l’automédication avec le cannabis fait actuellement l’objet d’un débat. L’étude actuelle, qui est la plus importante étude à s’être penchée sur la question à ce jour, révèle que la consommation de cannabis peut aggraver l’anxiété.

Quelle que soit la causalité, les auteurs mettent en garde contre l’utilisation du cannabis pour traiter des symptômes d’anxiété, compte tenu du manque de preuves sur son effet, du fait que son utilisation peut retarder d’autres traitements fondés sur des données probantes, et du risque qu’il aggrave de façon importante les symptômes d’anxiété.

« La consommation de cannabis a connu un essor rapide dans les 15 dernières années, et il est couramment admis que le cannabis est relativement inoffensif et qu’il est bénéfique pour la santé. Notre étude souligne cependant que, chez certaines personnes, une consommation élevée de cannabis peut accroître le risque de développer un trouble anxieux », affirme le Dr Myran.

L’étude, intitulée « Development of an anxiety disorder following an emergency department visit due to cannabis use », a été publiée dans eClinical Medicine.

Auteurs : Myran DT, Harrison LD, Pugliese M, Tanuseputro P, Gaudreault A, Fiedorowicz JG, Solmi M.

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