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Dépistage de la sepsie : une nouvelle étude prévient les cliniciens contre un outil éclair au chevet


le 6 février 2018


Lorsqu’un clinicien veut déterminer quels patients risquent de mourir de sepsie, il est mieux de recourir aux critères du syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS) qu’à l’évaluation de la défaillance séquentielle des organes (qSOFA), selon la plus importante revue systématique et méta-analyse à avoir comparé les deux outils à ce jour. La sepsie se produit lorsque l’organisme réagit à une infection grave et cause 1 décès sur 18 au Canada.

Les critères du SRIS sont utilisés à l’Urgence ou aux soins ambulatoires pour identifier rapidement les patients qui ont une infection grave et qu’il faut soigner immédiatement. En 2016, plusieurs articles parus dans la revue JAMA proposaient le qSOFA comme outil permettant de déterminer en 30 secondes au chevet du patient si une infection soupçonnée risquait de causer la mort. Le qSOFA ne visait pas à remplacer les critères de dépistage du SRIS, mais certains cliniciens ont commencé à l’utiliser ainsi.

« Lorsqu’il y a une sepsie, savoir la déceler tôt est souvent synonyme de survie », affirme le Dr Shannon Fernando, résident en médecine d’urgence et en soins critiques à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa et premier auteur de l’étude. « Notre étude montre que l’évaluation selon les critères du SRIS demeure la meilleur méthode de dépistage d’infections graves pour traiter le plus rapidement possible les patients atteints. »

Publiée dans Annals of Internal Medicine, l’étude montre que dans 88 % des cas, les critères du SRIS identifient correctement les personnes décédées d’une sepsie, tandis que le qSOFA identifie correctement seulement 61 % des cas. Toutefois, les critères du SRIS ne sont pas un outil parfait, car ils ciblent aussi des personnes qui ne mourront pas de sepsie.

« Nous avons bon espoir que cette étude saura persuader les cliniciens qu’ils ne devraient pas utiliser le qSOFA pour le dépistage des personnes qui risquent d’avoir une infection grave », conclut le Dr Fernando.

Authors: Shannon M. Fernando, Alexandre Tran, Monica Taljaard, Wei Cheng, Bram Rochwerg, Andrew J.E. Seely, and Jeffrey J. Perry.

Financement : L’étude en question bénéficie d’un généreux soutien à L’Hôpital d’Ottawa pour la recherche visant à améliorer les soins aux patients, ainsi que du financement du Canadian Association of Emergency Physicians.