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Un médecin de famille atteint de la maladie de Parkinson « sort de l’abîme » grâce à la stimulation cérébrale profonde


le 30 juin 2015

Les médecins sont reconnus pour leur écriture illisible, mais il s’agissait ici de tout autre chose. En 2006, le Dr Jacques Theriault a remarqué que son écriture rapetissait à mesure qu’il avançant sur la page. Alors que d’autres n’y auraient rien vu de particulier, ce médecin de famille a immédiatement soupçonné les débuts de la maladie de Parkinson.

Son diagnostic a été confirmé et la maladie a progressé au point où il devait prendre 19 pilules par jour, ce qui provoquait de graves effets secondaires. Avec le temps, les médicaments qui soulageaient auparavant ses symptômes ont perdu leur effet et les tremblements sont devenus insupportables.

« J’étais au bord de l’abîme », affirme-t-il. « J’allais finir dans un fauteuil roulant. »

Tout a changé en fin 2014, lorsque le Dr Theriault est devenu l’une des premières personnes à Ottawa à recevoir un traitement par stimulation cérébrale profonde. Cette intervention, autrefois offerte seulement à Toronto, consiste à insérer des électrodes dans le cerveau et à les connecter à un stimulateur implanté dans la poitrine. Le dispositif émet des pulsations électriques régulières dans certaines régions du cerveau, ce qui aiderait à contrôler les symptômes de la maladie de Parkinson quand les autres thérapies ont échoué. L’Hôpital d’Ottawa a récemment obtenu un financement du gouvernement ontarien lui permettant de réaliser une telle intervention par mois.

« Je me suis immédiatement senti mieux », explique le Dr Theriault. « J’ai pu réduire progressivement mes médicaments et je n’en prends désormais plus du tout. Il m’arrive encore d’avoir des mouvements lents et des problèmes d’équilibre, mais je me sens mieux à 100 %. »

Le Dr Adam Sachs espère élaborer une forme plus sensible et adaptée de la stimulation cérébrale profonde.

Le Dr Adam Sachs, le neurochirurgien qui a réalisé l’intervention à L’Hôpital d’Ottawa, souligné que la stimulation cérébrale profonde fonctionne seulement chez certaines personnes, et les bénéfices varient. Il mène donc de la recherche pour mieux comprendre et améliorer l’intervention. En fait, le jour de sa chirurgie, le Dr Theriault a participé à une étude où il a porté des lunettes 3D et manipulé des objets en réalité virtuelle en n’utilisant que la force de son cerveau.

« La stimulation cérébrale profonde envoie des signaux constants au cerveau, tandis que les symptômes de la maladie de Parkinson ne sont pas constants », précise le Dr Sachs, qui est également professeur à l’Université d’Ottawa. « Ces études pourraient nous aider à adapter la stimulation cérébrale profonde, possiblement de sorte à enseigner aux patients à cibler leur activité cérébrale afin de contrôler leurs propres symptômes. »

Lorsqu’on lui a demandé de participer à l’étude, le Dr Theriault n’a pas hésité. « Je savais que cela pouvait allonger la durée de ma chirurgie, mais je voulais absolument y contribuer. S’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour faire progresser la science et aider d’autres personnes, je suis partant. »

Le Dr Theriault apprécie les professionnels extraordinaires et extrêmement compétents qui forment l’équipe de la stimulation cérébrale profonde, dont le Dr Sachs, le Dr Tiago Mestre et l’infirmière Jennifer Conway.

Les Drs Theriault et Sachs ont récemment participé à une entrevue sur CTV Ottawa (en anglais).


Personnes-ressource pour les médias


Lois Ross
Spécialiste principale en communications
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