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Une simple question d’un patient déclenche une importante étude sur les anticoagulants


le 16 septembre 2014

OTTAWA – Grâce à une question posée par un patient de l’Hôpital d’Ottawa à son médecin, qui ne connaissait pas la réponse, les médecins du monde entier disposent maintenant d’un guide qui peut les aider à choisir le meilleur anticoagulant à administrer aux patients souffrant d’un caillot; il s’agit d’ une étude publiée aujourd’hui dans le Journal of the American Medical Association.

« Ici même, dans cette clinique, ce patient a mis le doigt sur une importante lacune dans les connaissances médicales. Nous avons décidé d’agir pour combler cette lacune », explique le Dr Marc Carrier, professeur agrégé à l’Université d’Ottawa, et hématologue et scientifique à l’Hôpital d’Ottawa.

Le Dr Carrier soignait Jamie Dossett-Mercer, qui avait un important problème de coagulation sanguine dans les veines de la jambe de la cheville à l’aine, une affection connue sous le nom de thrombose veineuse profonde. Un caillot aurait pu se détacher et atteindre les poumons, causant ainsi une embolie pulmonaire, affection souvent mortelle. La thrombose veineuse profonde et l’embolie pulmonaire sont deux manifestations de la thromboembolie veineuse, troisième cause de décès cardiovasculaires.

Au cours des dernières années, un certain nombre de nouveaux anticoagulants ont été approuvés. Quand on lui a demandé de choisir entre huit thérapies, Jamie Dossett-Mercer a posé une question toute simple : « Comment ces anticoagulants se comparent-ils entre eux? »

En cherchant la réponse à cette question, son médecin, le Dr Carrier, est tombé sur des dizaines d’études portant sur les effets de différents agents thérapeutiques, mais aucune d’entre elles n’analysait l’ensemble des résultats.

Son équipe a donc appliqué à 45 essais randomisés (touchant en tout près de 45 000 patients) un processus appelé « méta-analyse en réseau », qui permet de comparer plusieurs traitements à un traitement de référence. Tous les essais cliniques trouvés comparaient les nouveaux traitements avec la norme de soins, c’est-à-dire l’administration d’héparine de faible masse moléculaire combinée à des antagonistes de la vitamine K.

En prenant cette combinaison de médicaments comme point central du réseau d’analyse, les chercheurs en ont comparé l’innocuité et l’efficacité avec celles de sept autres médicaments anticoagulants utilisés pour traiter la thromboembolie veineuse : l’héparine non fractionnée combinée à des antagonistes de la vitamine K; le fondaparinux combiné à des antagonistes de la vitamine K; l’héparine de faible masse moléculaire combinée au dabigatran; l’héparine de faible masse moléculaire combinée à l’edoxaban; le rivaroxaban; l’apixaban et l’héparine de faible masse moléculaire seule.

Ils n’ont noté aucune différence importante en fait d’efficacité ou d’innocuité, mais certaines caractéristiques remarquables :
  • Un plus grand pourcentage des patients ayant reçu la combinaison héparine non fractionnée/antagonistes de la vitamine K souffrent d’un nouveau caillot dans les trois mois.
  • Un plus faible pourcentage des patients ayant reçu du rivaroxaban ou de l’apixaban subissent une hémorragie importante dans les trois mois.
« Ces résultats aideront les médecins à adapter les soins aux caractéristiques des patients, affirme le Dr Carrier. Par exemple, si la possibilité d’un nouveau caillot m’inquiète, mais que je ne crains pas d’hémorragie, je peux choisir le médicament le plus sûr ».

« J’étais déjà impressionné par les soins exceptionnels que me donnait le Dr Carrier, rapporte Jamie Dossett-Mercer. Mais je suis épaté de voir qu’on a lancé une étude à partir d’une simple question d’un patient! »

On peut lire la version intégrale de l’article intitulé « Clinical outcomes associated with treatment of acute venous thromboembolism: A systematic review and meta-analysis » dans le numéro du 16 septembre 2014 du Journal of the American Medical Association. Les auteurs n’ont pas reçu de financement externe pour mener cette étude.

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