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Des scientifiques d’Ottawa transforment une protéine naturelle en médicament potentiellement capable de régénérer les muscles


le 29 novembre 2013

Le Dr Michael Rudnicki et ses collègues ont modifié une protéine naturelle qui favorise la régénération musculaire afin d’en faciliter la fabrication et l’administration aux personnes touchées par des maladies comme la dystrophie musculaire de Duchenne. Les résultats de leur recherche, publiés dans la prestigieuse revue Nature Communications, pavent la voie aux essais cliniques chez l’humain.

« Des scientifiques du monde entier espèrent utiliser cette famille de protéines pour intensifier la régénération d’organes et de tissus. Ils ne parviennent toutefois pas à dépasser le stade des essais en laboratoire parce que ces protéines sont ardues à fabriquer et à administrer dans les tissus », explique le Dr Michael Rudnicki, principal auteur de l’étude, affilié à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et à l’Université d’Ottawa. « Nous avons découvert qu’une petite partie de la protéine possède autant de pouvoir régénérateur que la protéine entière et que cette petite partie est beaucoup plus facile à fabriquer et à diffuser dans les tissus. C’est donc une importante percée qui pourrait nous mettre sur la piste de nouveaux traitements contre des maladies dévastatrices qui touchent les muscles et possiblement certains organes. »

La protéine en question, appelée Wnt7a, fait partie d’une famille de protéines qui joue un rôle clé pour stimuler les cellules souches et promouvoir la régénération tissulaire. Fate Therapeutics, une nouvelle entreprise de biopharmacie publique et cofondée par le Dr Rudnicki, mène actuellement des essais précliniques sur des molécules analogues à base de Wnt7a et prévoit les mettre à l’essai chez des sujets humains d’ici quelques années. Les médicaments qui en découlent pourraient se révéler utiles pour traiter les patients atteints de maladies génétiques comme la dystrophie musculaire de Duchenne, ainsi que la faiblesse musculaire causée par le cancer, entre autres.

Le Dr Rudnicki est scientifique principal à l’IRHO, où il dirige le Programme de médecine régénératrice et le Centre de recherche sur les cellules souches Sprott. Il est aussi professeur à l’Université d’Ottawa et directeur scientifique du Réseau de cellules souches canadien. Il détient la Chaire de recherche du Canada en génétique moléculaire et a récemment reçu le prix Dr J. David Grimes du mérite scientifique remis par l’IRHO.

L’étude était financée par l’Association de la dystrophie musculaire, les Instituts de recherche en santé du Canada, les National Institutes of Health, le Ministère de la Recherche et de l'Innovation de l’Ontario, le Programme des chaires de recherche du Canada et la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Référence complète : A truncated Wnt7a retains full biological activity in skeletal muscle. Julia von Maltzahn, Radoslav Zinoviev, Natasha C. Chang, C. Florian Bentzinger & Michael A. Rudnicki. Nature Communications. le 29 novembre 2013. DOI: 10.1038/ncomms3869.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements
Jennifer Ganton
Directrice, Communications et relations publiques
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