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Nouvelle arme contre la leucémie : Particules dérivées de virus


le 13 août 2013

Des chercheurs d’Ottawa ont mis au point des particules uniques dérivées de virus qui peuvent tuer en laboratoire des cellules sanguines cancéreuses de l’humain et éradiquer la maladie chez des souris, et ce, avec peu d’effets secondaires. Les Drs David Conrad et John Bell, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et de l’Université d’Ottawa, ont publié les résultats de leur étude dans le Blood Cancer Journal.

Le Dr Bell et ses collègues mènent depuis bien des années des recherches sur les virus, qui sont capables de se multiplier par réplication, pour traiter les tumeurs solides. Ils ont d’ailleurs obtenu des résultats très prometteurs, mais c’est ici leur première grande percée dans le traitement du cancer du sang (leucémie). Il s’agit aussi la première fois qu’ils réussissent à tirer profit d’une particule (non capable de se multiplier) dérivée d’un virus, plutôt que du virus même.

« D’après nos travaux, il était possible que les virus réplicateurs ne soient pas la méthode la plus sécuritaire ou efficace pour traiter la leucémie. Nous avons donc décidé de vérifier si nous pouvions fabriquer des particules dérivées de virus qui seraient incapables de se répliquer tout en demeurant aptes à tuer les cellules cancéreuses », précise le Dr Conrad, hématologue et chercheur au sein du Programme de greffe de sang et de moelle osseuse de L’Hôpital d’Ottawa et doctorant à l’IRHO et au Département de médecine cellulaire et moléculaire de l’Université d’Ottawa. « Nous étions ravis de constater que le nouveau traitement était très sécuritaire à des doses élevées et qu’il était très efficace dans nos modèles de leucémie en laboratoire. Nous espérons pouvoir le mettre à l’essai auprès des patients dans un proche avenir. »

Les chercheurs ont utilisé une méthode spéciale et une dose de lumière UV pour transformer des virus en particules uniques incapables de se répliquer et de se propager, mais capables de pénétrer efficacement dans les cellules cancéreuses, de les tuer et de stimuler une réponse immunitaire contre le cancer. Les particules ont réussi à tuer différentes formes de leucémies en laboratoire, y compris dans les échantillons prélevés chez des patients de la région qui n’obtenaient pas de résultats avec toutes les autres formes de traitement. De plus, les cellules normales ont été préservées. Le traitement a été efficace dans des modèles murins de leucémie. En fait, 80 % des souris traitées ont survécu beaucoup plus longtemps que les souris non traitées, qui sont mortes de la leucémie en moins de 20 jours, et 60 % ont même été complètement guéries.

« La leucémie est une maladie dévastatrice qui peut être très difficile à traiter. Il est urgent de trouver de nouveaux traitements », souligne le Dr Conrad. « Même si nous en sommes toujours aux premières étapes de la recherche, je pense que le traitement est fort prometteur parce qu’il semble avoir un effet puissant à long terme sur la leucémie sans causer les effets secondaires débilitants de bien des traitements contre le cancer utilisés actuellement. Nous obtiendrons probablement de meilleurs résultats quand nous aurons optimisé la dose en prévision des essais cliniques chez l’humain. »

La recherche était financée par l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, la Fondation Terry Fox, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Département de médecine de l’Université d’Ottawa et la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Video du Dr Conrad : https://www.dropbox.com/s/wkun87x8rew6xmt/MVI_1235.MOV (en anglais seulement)

Bibliographie
Batenchuk C., F. Le Boeuf, L. Stubbert, T. Falls, H.L. Atkins, J.C. Bell et D.P. Conrad. « Non-Replicating Rhabdovirus-Derived Particles (NRRPs) Eradicate Acute Leukemia by Direct Cytolysis and Induction of Antitumor Immunity », Blood Cancer Jounal (2013), juillet 2012; 3:e123. doi: 10.1038/bcj.2013.23. Auteur-ressource : Dr David P. Conrad. http://www.nature.com/bcj/journal/v3/n7/full/bcj201323a.html.

Au sujet de l’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca.

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