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Six jours de plus à l'hôpital à cause du Clostridium difficile


le 5 décembre 2011

Selon une nouvelle étude publiée dans le CMAJ (Canadian Medical Association Journal), les infections d’origine hospitalière (dites nosocomiales) causées par la bactérie Clostridium difficile rallongent la durée moyenne du séjour à l'hôpital de 6 jours.

Clostridium difficile est la principale cause des diarrhées d’origine infectieuse contractées à l’hôpital et on estime que 10 % des patients ainsi infectés en mourront.

Les chercheurs ont puisé dans l’entrepôt de données de L’Hôpital d’Ottawa (L’HO) et ont analysé les données sur 136 877 hospitalisations entre le1er juillet 2002 et le 31 mars 2009. Pendant cette période, 1 393 patients ont été infectés par la bactérie Clostridium difficile à l'hôpital. Ces patients ont passé une moyenne de 34 jours à l'hôpital comparativement aux 8 jours des patients non infectés. Par contre, les chercheurs ont aussi découvert que les patients infectés avaient généralement une maladie plus grave qui, elle seule, aurait justifié une hospitalisation plus longue. En utilisant un modèle mathématique pour éliminer le facteur de la gravité de la maladie, les chercheurs ont réussi à déterminer que l’hospitalisation moyenne des patients infectés à l'hôpital au Clostridium difficile était véritablement 6 jours plus longue que celle des autres patients.

« Nous sommes convaincus qu’à ce jour notre étude est celle qui mesure le plus exactement les conséquences de l'infection nosocomiale au Clostridium difficile sur la durée des séjours à l'hôpital, explique l’auteur principal, le Dr Alan Forster, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, interniste à L’HO et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « Cette bactérie cause d'importants problèmes aux patients et au système de santé. Mais c’est une bonne nouvelle de découvrir que des outils comme l'entrepôt de données de L'Hôpital d'Ottawa nous permettent d'obtenir une information plus exacte que jamais sur les infections nosocomiales. Cela nous aide à améliorer nos efforts de prévention et à les analyser sous l'angle du rapport coûts-bénéfices. »

Le coauteur de la recherche, le Dr David Enoch des hôpitaux de Peterborough et de Stamford au Royaume-Uni, précise que les mesures rigoureuses de prévention et de contrôle sont essentielles pour prévenir la propagation de la bactérie. « L’application de précautions de base fondées sur des données probantes peut rapidement réduire les infections et les décès causés par cette bactérie. Il est aussi vital de faire un suivi des mesures adoptées pour en évaluer l'efficacité. »

Cette étude a été réalisée grâce au financement de L’HO et de l’Institut canadien pour la sécurité des patients. La Fondation canadienne pour l’innovation et le ministère du Développement économique et de l'Innovation de l'Ontario ont financé la création de l’entrepôt de données de L’Hôpital d’Ottawa.

Remarque : Le présent communiqué de presse est une adaptation de l'article publié dans le Canadian Medical Association Journal.

Au sujet de l’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies.

Renseignements
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et Relations publiques
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