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Selon une nouvelle étude, certains cas de cancer du sein bénéficient d’une seconde biopsie


le 28 novembre 2011

Au cours de la dernière décennie, les traitements contre le cancer du sein sont devenus de plus en plus personnalisés. Les médecins se basent maintenant couramment sur la présence ou l’absence de certains biomarqueurs dans les tissus prélevés par biopsie pour choisir le traitement approprié. Les résultats d’une nouvelle étude, dirigée par les Drs Mark Clemons et Eitan Amir, perfectionnent davantage cette stratégie en montrant que les métastases du cancer du sein expriment souvent des biomarqueurs différents de ceux de la tumeur primaire. Cette découverte pourrait mener à la mise au point de traitements plus efficaces pour certaines femmes.

Les résultats de l’étude sont publiés dans le Journal of Clinical Oncology. Les chercheurs ont pratiqué une seconde biopsie auprès de 121 femmes ayant le cancer du sein métastatique récidivant ou évolutif pour déterminer si les métastases exprimaient trois récepteurs de biomarqueurs (l’estrogène, la progestérone et la Her2). Ils ont ensuite comparé les résultats de cette seconde biopsie à ceux obtenus à partir de la biopsie des tumeurs primaires. Chez environ 38 % des femmes, ils ont noté dans les métastases des différences à au moins un des biomarqueurs par rapport à la tumeur primaire. La nouvelle information ainsi obtenue a justifié l’adaptation du traitement de 14 % ces femmes (soit une sur sept).

« L’étude nous permettra de faire des progrès importants dans la mise au point de traitements mieux ajustés à chaque cas particulier de cancer », explique le Dr Mark Clemons, spécialiste du cancer du sein à L’Hôpital d’Ottawa, chercheur clinicien à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. « Depuis qu’on s’intéresse aux caractéristiques moléculaires des tumeurs et des métastases, on parvient de mieux en mieux à adapter les traitements au cancer de chaque femme pour accroître les chances de réussite et diminuer les risques d’effets secondaires. Il faut toutefois approfondir les recherches parce beaucoup trop de femmes meurent toujours du cancer du sein. Le cancer, dans toutes ses formes, est le tueur numéro 1 au Canada. »

Les chercheurs ont mené l’étude en partenariat avec des collègues de l’Hôpital Princess Margaret du University Health Network grâce aux fonds octroyés par la Fondation canadienne du cancer du sein. Le Dr Clemons et d’autres chercheurs en cancérologie de l’IRHO bénéficient également du soutien financier de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.