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Immunothérapie cellulaire et tumeurs solides : une approche canadienne novatrice dans le traitement du cancer des voies biliaires grâce à une subvention de 7,4 M$


le 13 avril 2023

Rebecca Auer« L’immunothérapie cellulaire à l’instar de la thérapie immunocellulaire CAR-T a révolutionné le traitement des cancers du sang, et les tumeurs solides sont le prochain domaine inexploré », a déclaré la Dre Rebecca Auer.Les Canadiens atteints d’un cancer des voies biliaires (cholangiocarcinome et vésicule) vont avoir la primeur d’une nouvelle approche canadienne en matière d’immunothérapie cellulaire personnalisée, grâce à une subvention de 7,4 millions de dollars de la Société canadienne du cancer et des Instituts de recherche en santé du Canada.

Cette subvention va permettre de financer le nouveau projet Canadian Cholangiocarcinoma Collaborative (C3), un projet canadien de recherche collaborative sur le cholangiocarcinome, ainsi que son essai clinique phare sur les lymphocytes infiltrant les tumeurs (TIL), qui se fera à L’Hôpital d’Ottawa et au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Cette thérapie consiste à extraire des cellules immunitaires (des lymphocytes) de la tumeur d’un patient, puis à les purifier et à les armer en laboratoire avant de les réinjecter chez le patient, tout en lui administrant des immunostimulants.

« L’immunothérapie cellulaire à l’instar de la thérapie immunocellulaire CAR-T a révolutionné le traitement des cancers du sang, et les tumeurs solides sont le prochain domaine inexploré », a déclaré la Dre Rebecca Auer, coresponsable du C3, chirurgienne oncologue, directrice de la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa. « Nous croyons pouvoir faire une différence pour les personnes atteintes d’un cancer des voies biliaires et ouvrir la voie à des percées dans le traitement d’autres cancers. »  

Carolina Ilkow« Il est urgent de pousser la recherche sur le cancer des voies biliaires en raison du très faible taux de survie, moins de 2 % à 5 ans en cas de diagnostic à un stade avancé », a dit Carolina Ilkow, Ph.D.Le projet C3 va aussi permettre de faire des découvertes immunothérapeutiques prometteuses dans le traitement du cholangiocarcinome et d’avoir accès à un « navigateur de la recherche » qui aidera, partout au Canada, les patients à consulter des essais cliniques, des études sur les biomarqueurs, des registres de banque de matériel biologique et d’autres avenues de recherche.

« Il est urgent de pousser la recherche sur le cancer des voies biliaires en raison du très faible taux de survie, moins de 2 % à 5 ans en cas de diagnostic à un stade avancé », a dit Carolina Ilkow, Ph.D., scientifique principale à L’Hôpital d’Ottawa, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa et coresponsable du projet C3. « Notre projet unique de collaboration va permettre de regrouper des cliniciens et des scientifiques fondamentalistes ainsi que des patients et des aidants dans le but de proposer et de faciliter l’accès aux nouvelles immunothérapies. »

Une survivante du cancer suscite de l’espoir et un essai clinique novateur

Melinda Bachini« Grâce à la recherche, j’ai eu la vie sauve et j’ai pu élever mes enfants, a dit Melinda Bachini. Si les chercheurs parviennent à comprendre pourquoi cette thérapie a si bien marché dans mon cas, il faut espérer qu’ils pourront le faire aussi pour d’autres. »Les chercheurs du projet C3 espèrent tirer parti des premiers résultats concluants obtenus grâce à l’immunothérapie TIL chez des patients comme Melinda Bachini, qui a appris en 2009 qu’elle avait un cholangiocarcinome. Originaire de Billings, au Montana, cette ambulancière paramédicale et mère de six enfants avait épuisé toutes les options thérapeutiques conventionnelles lorsqu’en 2012 elle s’est inscrite à un essai clinique portant sur la thérapie TIL au U.S. National Cancer Institute dans le Maryland. Elle a très bien répondu au traitement et continue de vivre normalement sans suivre de traitement anticancéreux. Melinda est principale patiente-partenaire et co-chercheuse du projet C3.

« Grâce à la recherche, j’ai eu la vie sauve et j’ai pu élever mes enfants, a dit Melinda, qui mène aujourd’hui ce combat au sein de la Cholangiocarcinoma Foundation. Si les chercheurs parviennent à comprendre pourquoi cette thérapie a si bien marché dans mon cas, il faut espérer qu’ils pourront le faire aussi pour d’autres. »

Le DSimon Turcotte, chercheur au C3, fonde aussi de grands espoirs sur l’immunothérapie TIL. En réalité, il a joué un rôle clé dans le traitement de Melinda lors de sa formation en recherche aux États--Unis.

« En règle générale, les TIL sont dominées et inhibées par les cellules cancéreuses présentes dans les tumeurs solides; grâce à l’immunothérapie TIL, nous multiplions, à l’extérieur de l’organisme, les TIL jusqu’à ce qu’ils soient des milliards et nous transfusons ces cellules aux patients qui y ont été préparés d’un point de vue immunologique, en plus de leur administrer des immunostimulants pour aider cette immunothérapie vivante à tuer les cellules cancéreuses dans tout le corps », a dit le Dr Simon Turcotte, chirurgien oncologue spécialisé dans le traitement des cancers du foie et du pancréas et chef de file de l’immunothérapie cellulaire au CHUM. « Malheureusement, l’accès à la thérapie TIL est actuellement très limité au Canada. »

Simon Turcotte« Grâce à l’immunothérapie TIL, nous multiplions, à l’extérieur de l’organisme, les TIL jusqu’à ce qu’ils soient des milliards et nous transfusons ces cellules aux patients qui y ont été préparés d’un point de vue immunologique, en plus de leur administrer des immunostimulants pour aider cette immunothérapie vivante à tuer les cellules cancéreuses dans tout le corps », a dit le Dr Simon Turcotte.Le C3 prévoit un essai clinique de la thérapie TIL portant sur 15 patients atteints d’un cholangiocarcinome, une première au Canada pour ce type de cancer. La fabrication des cellules se fera dans un premier temps dans la salle de thérapie cellulaire du CHUM, puis au Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa, et ce, dans l’optique de permettre aux hôpitaux partout au pays de fabriquer des TIL, en mettant à profit l’approche canadienne en matière de thérapie immunocellulaire CAR-T pour le traitement des cancers du sang conçu par le programme CLIC (Canadian-Led Immunotherapies in Cancer).  

La clé : une démarche d’équipe

Le projet C3 compte plus de 30 scientifiques, cliniciens, patients et aidants à travers le Canada, en plus de partenaires aux États-Unis. Les premiers établissements partenaires du C3 comprennent L’Hôpital d’Ottawa, l’Université d’Ottawa, le CHUM, l'Institut de recherche de BC Cancer, l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, le Réseau universitaire de santé, l’Hôpital Sunnybrook, le London Health Sciences Centre, l’Université McGill, l’Université McMaster, l’Université Queen’s, le National Institutes of Health et la Cholangiocarcinoma Foundation.

Les principaux chercheurs, Carolina Ilkow, Ph. D., la Dre Rebecca Auer et le Dr Simon Turcotte, ont été et continuent d’être encadrés par John Bell, Ph. D., co-chercheur, fondateur et directeur scientifique de BioCanRx, le réseau canadien d’immunothérapie.

Parmi les autres co-chercheurs, mentionnons Melinda Bachini, Laszlo Radvanyi, Ph. D., Trevor Pugh, PhD., Brad Nelson, Ph. D., Robert Holt, Ph. D., Jennifer Quizi, Ph. D., la Dre Natasha Kekre, Carmen Loiselle, Ph.D., la Dre Rachel Goodwin, le Dr Arif Awan, le Dr Jad Abou-Khalil, La Dre Catherine Forse, la Dre Cynthia Walsh, le Dr Paul Karanicolas, le Dr Michael Raphael, le Dr Sean Bennett, la Dre Sharlene Gill, le Dr Peter Kim, la Dre Francine Aubin, le Dr Steve Welch, le Dr Pablo Serrano, Faiyaz Notta, Ph. D., la Dre Jennifer Knox, le Dr Steve Gallinger, le Dr George Zogopoulos, le Dr Steven A. Rosenberg et Leonard Angka, Ph. D.

Le C3 compte aussi les intervenants en faveur des patients suivants : Adam Auer, Sylvie Breton, Neil Marr, Ambuj Srivastava, Scott Stennett et Judit Zubovits.

L’Hôpital d’Ottawa - Inspiré par la recherche. Guidé par la compassion.
L’un des principaux centres hospitaliers d’enseignement et de recherche au Canada, L’Hôpital d’Ottawa est guidé par sa vision d’offrir des soins de calibre mondial avec une compassion digne des personnes qui nous sont chères. Affilié à l’Université d’Ottawa et réparti sur plusieurs campus, L’Hôpital d’Ottawa abrite le Centre régional de traumatologie et le Centre de cancérologie, et des découvertes qui sont adoptées partout dans le monde. Grâce au généreux soutien de la collectivité, nous sommes à redessiner l’avenir des soins de santé au bénéfice de la population diversifiée des patients de l’Est de l’Ontario, de l’Ouest du Québec et du Nunavut. Pour en savoir plus sur la recherche à L’Hôpital d’Ottawa, visitez www.irho.ca

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