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Une étude réalisée à l’IRHO montre qu’un système téléphonique automatisé peut aider à gérer une maladie chronique


le 27 avril 2009

Les résultats d’une nouvelle étude, publiés dans le Journal de l’Association médicale canadienne, indiquent qu’un système automatisé est tout aussi efficace qu’un être humain pour communiquer avec des patients thrombotiques, c’est-à-dire à risque de faire une thrombose, afin de les aider à ajuster les doses de médicaments servant à prévenir les dangereux caillots de sang. Après l’étude, 77 % des patients ont préféré continuer à utiliser le système automatisé, qui a donc permis de réduire la charge de travail du personnel de 33 %. L’Hôpital d’Ottawa s’emploie maintenant à mettre en œuvre le système dans sa Clinique de la thrombose.

« Les systèmes téléphoniques automatisés sont maintenant chose courante dans le domaine de la santé et d’autres domaines, mais c’est la première fois que des chercheurs s’intéressent à ce qu’il peut advenir quand ce n’est pas un être humain qui donne des directives de traitement, indique le Dr Alan Forster, principal auteur de l’étude. Les résultats sont très encourageants. Nous nous réjouissons à l’idée que tous nos patients pourront tirer profit de ce système. »

Le Dr Forster est interniste à L’Hôpital d’Ottawa, scientifique à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. C’est aussi un spécialiste de renom en matière de sécurité des patients. Il a travaillé pendant quatre ans avec l’entreprise Vocantas, située à Ottawa, pour concevoir un système automatisé applicable à différents services de santé, qui porte le nom de système interactif de réponse vocale (SIRV).

Le Dr Forster a collaboré avec Natalie Oake, étudiante diplômée de l’Université d’Ottawa, et le Dr Marc Rodger, directeur du Programme de thrombose de L’Hôpital d’Ottawa, pour adapter le système aux besoins des patients atteints de ce trouble chronique de coagulation du sang. Plus de 500 000 personnes apprennent qu’elles souffrent de cette maladie cardiovasculaire chaque année au Canada et aux États-Unis, qui est d’ailleurs la tueuse numéro trois pour ce qui est du nombre de décès. Le traitement avec la warfarine, un anticoagulant, réduit grandement le risque de formation d’un caillot, mais la dose doit être ajustée une fois par semaine voire même plusieurs fois par semaine, selon les résultats des prises de sang. En général, le personnel hospitalier consacre des centaines d’heures par semaine à transmettre par téléphone les résultats des prises de sang et les directives de traitement aux patients.

Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont intégré le SIRV à un système informatisé de soutien à la prise de décisions avant de le programmer de façon à ce qu’il téléphone au patient et lui précise de quelle façon ajuster sa dose de warfarine. Le système rappelle aussi au patient la date et l’heure de ses prochains rendez-vous, fait le suivi des rendez-vous manqués, lui demande s’il veut parler à un employé de la clinique, en plus de lui demander s’il a reçu de nouvelles ordonnances afin que les employés puissent déterminer s’il y a des interactions médicamenteuses.

Il y a 226 patients qui ont participé à l’étude. Les chercheurs ont utilisé le SIRV pendant trois mois avant de comparer les résultats des prises de sang à ceux obtenus les trois mois précédant le début de l’étude. Ils n’ont noté aucune différence. Le sang des patients avait une consistance optimale 80 % du temps avant l’utilisation du SIRV et pendant. Ils n’ont repéré aucun caillot de sang grave chez un patient pendant l’étude. À la fin de l’étude, 77 % des participants admissibles ont choisi de continuer d’utiliser le système. Les employés peuvent donc consacrer plus de temps à d’autres volets des soins aux patients thrombotiques, car le système a diminué leur charge de travail de 33 %.

« Le personnel du Programme de thrombose de L’Hôpital d’Ottawa a déjà mis au point un certain nombre d’outils qui sont maintenant utilisés de par le monde pour soigner des patients thrombotiques et j’espère que ce sera aussi le cas avec le SIRV, déclare le Dr Marc Rodger, directeur du Programme de thrombose, scientifique principal à l’IRHO et professeur à l’Université d’Ottawa. La plupart des hôpitaux ne parviennent pas à guider leurs patients de façon à ce qu’ils prennent la dose idéale de warfarine 80 % du temps. Les patients de ces hôpitaux pourraient donc bénéficier encore plus du système automatisé. »

Les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa continuent d’explorer ce système dans la Clinique de la thrombose et d’autres secteurs. D’autres études menées par le Dr Forster ont montré que le SIRV pourrait suivre efficacement les patients après leur départ de l’hôpital. Il pourrait ainsi détecter des événements indésirables avant que les conséquences ne soient trop graves.

Les résultats de l’étude font l’objet d’un article dans le numéro du 28 avril 2009 du Journal de l’Association médicale canadienne (Oake et collab., JAMC, vol. 180, no 9 (2009), p. 927-933). Aucun auteur de l’étude n’a un intérêt financier pour le SIRV ou dans Vocantas Inc. Cette entreprise n’a pas participé à la collecte et à l’analyse des données. Les chercheurs remercient le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et le ministère de la Recherche et de l’Innovation de l’Ontario, ainsi que la Fondation des maladies du cœur du Canada de leur appui financier.

Au sujet de l’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il est également affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. Il regroupe plus de 1 300 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies (www.irho.ca).

Renseignements
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et Relations publiques
Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa
613-798-5555, poste 19691
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