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Combien de temps une personne qui s’est évanouie doit-elle être en observation?

Une étude dévoile la meilleure façon de déceler des troubles graves sous-jacents

le 21 janvier 2019

le Dr Venkatesh ThiruganasambandamoorthyLes urgentologues émettent pour la première fois des recommandations fondées sur des données probantes pour déceler les troubles graves qui causent l’évanouissement chez certaines personnes. Selon une nouvelle étude parue dans la revue Circulation, un patient à risque faible peut quitter l’urgence après une période d’observation de deux heures et après six heures pour un patient à risque moyen ou élevé qui ne présente aucun signe de danger.  

L’évanouissement est généralement bénin, mais un très faible pourcentage de gens s’évanouit en raison d’un trouble grave comme le battement irrégulier du cœur (arythmie). Habituellement, l’arythmie survient et disparait brusquement avant même que la personne ne puisse entrer dans l’ambulance ou arriver à l’urgence. Or, la crainte d’une réapparition de l’arythmie a donné lieu à la pratique consistant à garder les patients en observation à l’urgence pendant de 8 à 12 heures. Au Canada, près de la moitié de tous les patients hospitalisés le sont pour surveiller leur rythme cardiaque. Pourtant, ce n’est que très rarement que ces patients subissent une arythmie grave, une crise cardiaque ou le décès dans les prochains 30 jours.

« Avant cette étude, nous n’étions pas en mesure de déterminer lesquels des patients devaient être gardés en observation à l’urgence, et le cas échéant, pour quelle durée. Nous ne savions pas non plus lesquels devaient être hospitalisés afin de déceler un trouble grave. Nous détenons maintenant des réponses qui nous permettront d’améliorer les soins aux patients et, éventuellement, de désengorger les urgences et réduire les hospitalisations », affirme le Dr Venkatesh Thiruganasambandamoorthy, urgentologue et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa, et aussi professeur agrégé à l’Université d’Ottawa.

L’équipe du Dr Thiruganasambandamoorthy avait déjà mis au point un outil simple qui permet aux urgentologues de déceler lesquels des patients s’étant évanouis présentent un risque élevé d’événement indésirable. Dans le cadre de cette étude d’observation, l’équipe a utilisé l’outil pour classer 5 581 patients de 6 urgences au Canada selon 3 catégories de risque : faible (0,4 % de risque d’arythmie dans les 30 jours), moyen (8,7 %) ou élevé (25,3 %).

Sur les 5 581 patients, 74 % présentaient un risque faible, 19 % un risque moyen et 7 % un risque élevé. On a aussi noté que 3,7 % (207) ont éprouvé une arythmie dans le mois suivant l’évanouissement.

L’équipe a découvert qu’on arrivait à déceler la moitié des arythmies dans les deux heures après l’arrivée à l’urgence chez les patients à faible risque, contre six heures chez les patients à risque moyen et élevé. Elle a aussi observé qu’on a pu dépister 92 % des arythmies sous-jacentes dans les 15 jours chez les patients à risque moyen et élevé.

« Nous avons vu que les arythmies surviennent habituellement peu après un évanouissement, affirme le Dr Thiruganasambandamoorthy. Nous sommes donc en mesure de déceler la plupart de ces événements en quelques heures après l’arrivée du patient à l’urgence et de lui administrer rapidement le traitement indiqué. Les types d’arythmie observés chez les patients à risque moyen sont importants, mais ne mettent pas leur vie en danger. Ils peuvent donc faire l’objet d’une surveillance à partir de la maison. Les patients à risque élevé, quant à eux, peuvent nécessiter quelques jours d’hospitalisation. »

Les patients à faible risque, qui constituent la majorité des cas, peuvent quitter l’urgence après deux heures, et ce, sans surveillance continue du rythme cardiaque. Les patients à risque moyen et élevé en observation depuis six heures pourraient être admis après l’évaluation par le médecin de leur état de santé général, de leur niveau d’autonomie, de leurs blessures et de la pertinence d’une surveillance supplémentaire. Selon les conclusions de l’équipe de recherche, il serait bénéfique pour les patients à risque moyen et élevé de faire l’objet d’une surveillance du rythme cardiaque à la maison pendant 15 jours, à condition qu’elle commence dès leur sortie de l’urgence.

« Notre étude montre que trois quarts des 200 000 patients qui s’évanouissent et se rendent dans les urgences du pays chaque année courent un faible risque d’événement indésirable. Ils peuvent donc retourner à la maison sans danger après une période d’observation de deux heures à l’urgence et l’examen du médecin », affirme le DThiruganasambandamoorthy.

Les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa sont reconnus mondialement pour les règles de prise de décision qu’ils créent pour améliorer les soins aux patients.

Cette étude a été financée par la Fondation PSI, le Fonds pour l’innovation des Centres universitaires des sciences de la santé en Ontario par le biais de L’Association médicale universitaire de L’Hôpital d’Ottawa, les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation des maladies du cœur du Canada et le Réseau canadien sur l’arythmie cardiaque. Les recherches de ce genre sont possibles grâce au généreux soutien à la recherche visant à améliorer les soins aux patients à L’Hôpital d’Ottawa. L’étude a aussi bénéficié de l’appui du Centre de méthodologie de L’Hôpital d’Ottawa.

Full reference: Duration of Electrocardiographic Monitoring of Emergency Department Patients with Syncope. Venkatesh Thiruganasambandamoorthy, Brian H. Rowe, Marco L.A. Sivilotti, Andrew D. McRae, Kirtana Arcot, Marie-Joe Nemnom, Longlong Huang, Muhammad Mukarram, Andrew D. Krahn,George A.Wells, Monica Taljaard. Circulation. Jan 21, 2019.


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