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Quand un évanouissement est-il le symptôme d’un problème plus grave?


le 4 juillet 2016



Des chercheurs mettent au point un outil de dépistage pour les urgentologues

Selon une étude parue aujourd’hui dans le Journal de l’Association médicale canadienne, neuf facteurs permettraient aux urgentologues de déceler un problème grave à l’origine d’un évanouissement.

L’évanouissement est un phénomène assez courant – 35 à 40 % des gens s’évanouiront au moins une fois dans leur vie. Dans un cas sur dix à l’Urgence, toutefois, l’évanouissement peut signaler l’existence d’un problème dangereux comme l’arythmie, un trouble du rythme cardiaque.

Une équipe de chercheurs à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa a créé un outil de dépistage pour aider les urgentologues à prédire chez ces patients le risque qu’un événement indésirable (p. ex. un rythme cardiaque irrégulier, une crise cardiaque ou même la mort) découle de problèmes cachés dans le mois suivant leur évanouissement. Si le risque est élevé, les médecins font une évaluation approfondie avant de permettre au patient de rentrer chez lui.

« L’évanouissement est un gros problème », affirme le Dr Venkatesh Thiruganasambandamoorthy, urgentologue et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. « L’examen des patients qui s’évanouissent varie énormément d’un médecin et d’un hôpital à l’autre. Nous espérons que cet outil de dépistage apportera un peu de cohésion et permettra aux médecins de mieux déceler des troubles graves liés à l’évanouissement. »

Le Dr Thiruganasambandamoorthy fait également observer que lorsqu’on hospitalise des patients qui se sont évanouis, dans la plupart des cas, ce n’est pas nécessaire. Ils peuvent passer de quatre à sept heures à l’Urgence avant qu’on décide s’ils peuvent rentrer chez eux ou non. « Si notre outil nous permettait de laisser les patients à faible risque rentrer chez eux plus tôt que tard en toute sécurité, je crois que cela désengorgerait les salles d’urgence », dit-il.

L’équipe du chercheur a observé dans six salles d’urgence au pays 4 030 patients qui s’étaient évanouis, dont 147 ont eu de graves problèmes dans le mois suivant leur départ de l’hôpital. C’est la plus importante étude de la sorte réalisée à ce jour.

Le suivi des patients et l’analyse des résultats cliniques d’urgentologues ont permis d’établir neuf facteurs servant de base à un outil de dépistage. Ensemble, ces facteurs expriment le risque d’événement indésirable, allant de très faible à très élevé.

Ces facteurs comprennent les suivants :

• Le diagnostic du médecin expliquant la cause de l’évanouissement

• Les signes d’évanouissements courants et sans danger, comme avoir chaud, être entouré d’une foule ou debout longtemps, ou ressentir une émotion, une peur ou une douleur intense

• Des antécédents de maladie cardiaque

• Une activité anormale mesurée par un électrocardiogramme

• Des niveaux élevés de troponine, une protéine du muscle cardiaque

L’étude a été financée par la Fondation PSI, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds ontarien pour l’innovation et la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Des salles d’urgence aux quatre coins du pays sont à valider l’outil dans le cadre d’une étude financée par le Réseau canadien sur l’arythmie cardiaque. Le Dr Thiruganasambandamoorthy espère par la suite mettre l’outil à la disposition des professionnels de la santé en ligne et sous forme d’application.

Référence complète : Venkatesh Thiruganasambandamoorthy, Kenneth Kwong, George A. Wells, Marco L. A. Sivilotti, Muhammad Mukarram, Brian H. Rowe, Eddy Lang, Jeffrey J. Perry, Robert Sheldon, Ian G. Stiell et Monica Taljaard. « Development of the Canadian Syncope Risk Score to predict serious adverse events after emergency department assessment of syncope.», Journal de l’Association médicale canadienne, le 4 juillet 2016.

Vidéo : Le Dr Thiruganasambandamoorthy parle de ce qui motive sa recherché.

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