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La chirurgie cardiaque maintenant plus sécuritaire
Quelle est la meilleure façon de prévenir une hémorragie pendant une chirurgie cardiaque? Un essai clinique – le plus vaste jamais réalisé sur le sujet – dirigé par les Drs Dean Fergusson et Paul Hébert a récemment permis d’apporter une réponse surprenante à cette question. Ils ont comparé trois médicaments couramment utilisés pour prévenir les hémorragies et ont constaté que le médicament le plus utilisé, l’aprotinine, augmente en fait le taux de décès. On a déjà mis ces trois médicaments à l’essai chez des patients par le passé, mais c’était la première fois que des chercheurs s’employaient à les comparer directement. Les résultats, qui font l’objet d’un article dans le New England Journal of Medicine, ont suscité beaucoup d’attention. La plupart des professionnels estimaient que l’aprotinine était la plus efficace et elle est beaucoup plus dispendieuse. L’étude a donc imprimé un changement à l’échelle mondiale au chapitre des normes d’exercice en chirurgie cardiaque. On la cite même en exemple pour montrer l’importance de la recherche clinique menée par des chercheurs indépendants. L’étude a bénéficié d’une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada.

Nouveau traitement à base de cellules souches des plus prometteurs
Le Dr Duncan Stewart, une sommité internationale en matière de recherche sur les cellules souches, s’emploie à concevoir un traitement pour le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), qui entraîne un nombre élevé de décès dans les unités de soins intensifs. Le SDRA cause une grave inflammation des poumons. Il affecte des personnes présentent beaucoup de types d’infection (en particulier une sepsie) et celles qui souffrent d’un traumatisme. Il n’existe aucun traitement efficace à l’heure actuelle. Le Dr Stewart et son équipe ont mis au point une nouvelle méthode de traitement qui utilise des cellules souches de moelle osseuse modifiées pour exprimer un gène appelé angiopoïétine 1. Chez un modèle souris de SDRA, ce traitement a permis de réduire l’inflammation des poumons et de stimuler la régénération et la réparation des tissus lésés. Les chercheurs espèrent mettre à l’essai ce traitement prometteur chez des patients après d’autres études de laboratoire. L’étude, publiée dans la revue PLoS Medicine, est financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, la Fondation des maladies du coeur du Canada et Northern Therapeutics, une entreprise lancée par le Dr Stewart.

Essai clinique avant-gardiste en cancérologie
À Ottawa, les personnes atteintes d’un cancer ont accès aux plus récents traitements disponibles grâce aux essais cliniques menés par les oncologues du Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa. Ils ont notamment accès au cetuximab, un médicament capable de bloquer les molécules qui favorisent la croissance situées sur la surface des cellules cancéreuses. Le Dr Derek Jonker, oncologue à Ottawa, a utilisé ce médicament dans le cadre d’un essai clinique international auprès de personnes atteintes d’un cancer colorectal. Les résultats montrent que les personnes ayant reçu ce médicament ont vécu 23 % plus longtemps, tout en jouissant d’une meilleure qualité de vie. D’autres études pourraient aider à mieux prédire quelles personnes sont plus susceptibles de bénéficier du médicament, ce qui augmenterait davantage le taux de réussite. L’essai, financé par l’Institut national du cancer du Canada, ImClone Systems et Bristol-Myers Squibb, a fait l’objet d’un article dans la revue New England Journal of Medicine.

Nouveau regard sur la maladie de Parkinson
Une caractéristique universelle de la maladie de Parkinson est la présence d’inclusions (ou d’agrégats) d’une protéine appelée alpha-synucléine dans certaines cellules nerveuses du cerveau. En compagnie d’un collègue, le Dr Michael Schlossmacher a récemment découvert une commande moléculaire clé, la GATA-2, qui active la production d’alpha synucléine. La découverte permet de jeter un regard nouveau sur la maladie de Parkinson et procure une cible potentielle pour la mise au point d’un traitement novateur. Des données de nature génétique nous permettent de croire que la réduction de la production d’alpha-synucléine de seulement 20 % à 40 % pourrait présenter des avantages considérables pour les patients. L’équipe du Dr Schlossmacher s’emploie maintenant à définir le fonctionnement de la commande et à trouver des molécules susceptibles d’influer sur son fonctionnement. La découverte, réalisée dans le cadre d’un projet financé par les Instituts de recherche en santé du Canada et la fondation Michael J. Fox, fait l’objet d’un article dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un équilibre entre les risques et les avantages des anticoagulants
Une étude de recherche unique au monde dirigée par le Dr Marc Rodger a permis de découvrir une règle simple qui pourrait permettre à des centaines de milliers de femmes d’arrêter de prendre un anticoagulant tel que la warfarine. Le groupe de chercheurs a examiné 646 personnes qui avaient des caillots de sang dans les jambes, les bras et les poumons sans raison évidente (ce que l’on appelle une thromboembolie veineuse non provoquée). Ce problème peut toucher jusqu’à 2,5 % de la population à un moment ou l’autre de la vie et il s’agit d’une cause importante de décès. Après le traitement du premier caillot de sang, on prescrit de la warfarine pour réduire le risque qu’il se forme d’autres caillots. À l’heure actuelle, bien des patients doivent prendre de la warfarine pendant le reste de leurs jours, même si ce médicament a des effets secondaires importants, comme augmenter le risque de saignement. L’étude dirigée par le Dr Rodger est la première à cerner un groupe de patients (des femmes qui présentent pas plus d’une des quatre caractéristiques cliniques établies) qui courent peu de risques d’avoir d’autres caillots et peuvent, en conséquence, arrêter de prendre de la warfarine après six mois. Si d’autres études confirment les résultats et que cette règle devient largement utilisée, cette dernière pourrait aider à prévenir bien des cas de saignement massif et de décès, en plus de réduire le coût important associé à la prise chronique de warfarine. L’étude, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, est publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne.

Prévenir la maladie cardiovasculaire
Au Canada, la maladie cardiovasculaire est responsable d’un plus grand nombre de décès que toute autre maladie, et un taux de cholestérol élevé est un facteur de risque important. Les Drs Michel Chrétien, Ajoy Basak, Majambu Mbikay et Janice Mayne réalisent actuellement des travaux de recherche avant-gardistes sur un gène susceptible de jouer un rôle clé dans la réduction du taux de cholestérol. Ce gène, nommé PCSK9, fait partie d’une famille d’enzymes appelées proprotéines convertases, découvertes par le Dr Chrétien dans les années 1990 en collaboration avec un collègue. Les travaux de recherche ont permis de constater que bien des gens sont porteurs d’une mutation du gène PCSK9. Selon le type de mutation, ils peuvent avoir un taux de cholestérol très faible ou très élevé. Le groupe de chercheurs a mis au point un certain nombre de petites molécules et de peptides capables d’inhiber la fonction de PCSK9 dans une culture cellulaire. Il est probable qu’ils fassent l’objet d’un essai clinique pour déterminer leur capacité de réduire le taux de cholestérol chez l’humain. Les travaux sont financés par les Instituts de recherche en santé du Canada et les résultats sont publiés dans les revues FEBS Journal, BBRC et Lipids in Health and Disease.

Régénérer les muscles
Le Dr Michael Rudnicki a fait des progrès des plus stimulants en ce qui concerne la compréhension des cellules souches musculaires et la mise au point de traitements régénérateurs pour des maladies comme la dystrophie musculaire. A cours des 15 dernières années, plusieurs groupes de recherche autour du monde ont essayé de traiter la dystrophie musculaire à l’aide d’une greffe de cellules souches musculaires. Le traitement ne fonctionne pas très bien encore : les cellules souches meurent rapidement après la greffe. Le groupe de Dr Rudnicki a récemment démontré qu’une cellule souche modifiée, qui ne porte pas le gène « MyoD », survit plus longtemps et donne naissance à davantage de cellules musculaires, par comparaison aux cellules souches non modifiées, après une greffe chez une souris. Il faudra réaliser d’autres recherches avant de mettre le traitement à l’essai chez l’humain, mais les résultats sont une grande source d’espoir et d’inspiration. L’étude, qui fait l’objet d’un article dans Proceedings of the National Academy of Sciences, est financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, les National Institutes of Health et la Muscular Dystrophy Association.

Des virus passent à l’attaque... pour finir la lutte contre le cancer
C’est à Ottawa que l’on dirige la conception de virus « oncolytiques » capables d’infecter et de détruire bien des types de cancer sans causer les effets secondaires habituellement associés à une chimiothérapie et à une radiothérapie. L’équipe de chercheurs comprend les Drs John Bell et Harry Atkins de l’IRSO, ainsi que le Dr David Stojdl du CHEO. Ils ont récemment mis sur pied une entreprise en collaboration avec des collègues américains (Jennerex Biotherapeutics) pour favoriser le transfert rapide de ces virus vers les traitements cliniques. Les premières étapes d’un essai clinique international mené auprès de 14 personnes atteintes d’un cancer du foie en phase terminale ont attiré l’attention sur la scène internationale cette année : 70 % des personnes ont réagi au virus et la moitié d’entre elles ont survécu au moins deux fois plus longtemps que prévu. Certaines sont même toujours en vie aujourd’hui! L’essai a fait l’objet d’un article dans la revue Lancet Oncology et a été choisi parmi plus de 1 000 autres propositions pour faire l’objet d’une présentation à l’assemblée annuelle de la Society of Gene Therapy. Les essais cliniques devraient débuter sous peu au Canada.

L’ostéoporose : Restons à l’écoute
Bon nombre de travaux de recherche médicale mettent l’accent sur la conception et la mise à l’essai de nouveaux traitements, mais il est tout aussi important de s’assurer que les traitements efficaces sont réellement utilisés. Songeons aux médicaments contre l’ostéoporose prescrits pour prévenir les fractures. C’est un exemple parfait. Ces médicaments se sont révélés très efficaces, mais peu de femmes ayant subi une fracture les prennent. Pour contrer le problème, les Drs Ann Cranney, Jeremy Grimshaw et Ian Graham ont élaboré un dépliant et une lettre de rappel qui ciblent à la fois les patientes et les médecins de famille. Ils ont aussi mené une étude auprès de 270 femmes ayant récemment eu une fracture du poignet. Les résultats? Les patientes qui ont reçu le dépliant étaient trois fois plus susceptibles de recevoir le traitement recommandé. L’étude, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, est publiée dans la revue Osteoporosis International.

 
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