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Une étude révèle un lien entre un des gènes responsables de la maladie de Parkinson et la production de globules rouges


le 28 juillet 2008

Les résultats d’une nouvelle étude de recherche, publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, montrent qu’il y a un lien important entre un des gènes responsables de la maladie de Parkinson et les gènes qui régulent le métabolisme du fer pendant la production de globules rouges, ce qui ouvre une voie potentielle à la mise au point de nouveaux traitements. C’est le Dr Michael Schlossmacher, scientifique à Ottawa, qui a mené l’étude, en collaboration avec des collègues aux États-Unis.

On trouve des niveaux élevés de la protéine appelée alpha-synucléine dans les cellules du cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. À mesure que la protéine s’accumule – ou forme un agrégat – le niveau de toxicité augmente et entraîne la mort de certaines cellules nerveuses, ce qui « débranche » le contrôle des mouvements et de la posture. Il y a aussi des niveaux élevés de fer dans les mêmes zones du cerveau des personnes atteintes de cette maladie, mais avant aujourd’hui, on ne savait pas s’il y avait un lien entre ces deux faits.

Le Dr Schlossmacher et ses collaborateurs ont fait une découverte surprenante : le gène alpha-synucléine s’exprime fortement dans les globules rouges et dans les cellules du cerveau. Des expériences ont permis de constater que le gène alpha-synucléine est régulé avec une série de gènes qui aident les globules rouges à utiliser le fer pour transporter l’oxygène dans l’ensemble du corps et que la production de tous ces gènes est activée simultanément par un facteur appelé GATA-1. D’autres expériences ont révélé qu’un proche parent de ce facteur, appelé GATA-2, était responsable de la régulation du gène alpha-synucléine dans les cellules du cerveau.

« Nos résultats sont importants parce qu’ils offrent une vue unique sur la façon dont le corps produit l’alpha-synucléine dans les cellules nerveuses du cerveau, précise le Dr Schlossmacher. Des données probantes en génétique nous permettent de penser que si nous pouvons réduire les niveaux d’alpha-synucléine même modérément chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, nous pourrions arriver à améliorer réellement leur situation. Le traitement potentiel serait disponible dans plusieurs années, mais il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction. L’étude de recherche est importante aussi parce qu’elle a permis de mettre en lumière le premier lien possible entre l’alpha-synucléine et le fer, deux découvertes marquantes en recherche sur la maladie de Parkinson. »

Le Dr Schlossmacher est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la maladie de Parkinson à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa (Faculté de médecine). Il est aussi neurologue à L’Hôpital d’Ottawa. Il a réalisé l’étude de recherche en collaboration avec le Dr Emery Bresnick, de l’école de médecine et de santé publique de l’Université du Wisconsin, et le Dr Clemens Scherzer, de la Faculté de médecine d’Harvard. Ils ont bénéficié de fonds de la fondation Michael J. Fox, des National Institutes of Health, de l’American Federation for Aging Research et de la M.E. and M.O. Hoffman Foundation.

Le Dr Schlossmacher est membre du Consortium pour la recherche sur le Parkinson d’Ottawa, qui reçoit l’appui de la Société Parkinson d’Ottawa, de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa et de nombreux généreux donateurs de la collectivité. La maladie de Parkinson touche au moins 100 000 Canadiens. On prévoit que ce nombre aura au moins doublé d’ici 2050.

Contact pour les medias
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et relations publiques
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