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Les habitudes malsaines coûtent aux Canadiens six années de leur vie


le 16 août 2016



Une étude examine l’impact du tabagisme, d’une mauvaise alimentation, de la sédentarité et de la consommation d’alcool

Les habitudes malsaines coûtent aux Canadiens environ six années de leur vie, selon une étude publiée aujourd’hui dans la revue PLOS Medicine. Des chercheurs ont découvert que le tabagisme, une mauvaise alimentation, la sédentarité et une consommation d’alcool malsaine contribuent à environ 50 % des décès au Canada.

« Les comportements malsains ont un impact majeur sur l’espérance de vie des Canadiens », explique le Dr Doug Manuel, scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa, professeur à l’Université d’Ottawa et scientifique principal à l’Institut de recherche en services de santé (IRSS). « L’Étude précise quels comportements posent les plus grands risques. »

Le Dr Manuel et son équipe ont créé un algorithme afin d’analyser les données de l’IRSS et de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009-2010 de Statistique Canada.

Ils ont ainsi constaté que sur le nombre total de décès :

  • 26 % sont attribuables au tabagisme

  • 24 % sont attribuables à la sédentarité

  • 12 % sont attribuables à une mauvaise alimentation

  • 0,4 % sont attribuables à une consommation d’alcool malsaine.

Chez l’homme, le tabagisme est le plus important facteur de risque : il représente une perte de 3,1 années. Chez la femme, c’est plutôt le manque d’activité physique, qui représente une perte de 3 années.

Les chercheurs ont aussi découvert que les Canadiens adoptant les comportements sains recommandés avaient une espérance de vie supérieure de 17,9 années à celle des personnes adoptant les comportements les plus malsains.

« Nous espérons que cet algorithme améliorera la planification en matière de santé publique dans les 100 pays qui utilisent déjà des enquêtes sur la santé de la population », affirme la Dre Heather Manson, directrice, Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques et des traumatismes à Santé publique Ontario. « Contrairement à bien des outils utilisés de nos jours, notre méthode peut mesurer l’espérance de vie de groupes sociodémographiques spécifiques ou par rapport à de petits changements dans l’exposition au risque. »

« Nous adoptons une nouvelle approche pour mesurer l’impact de problèmes de santé sur l’espérance de vie, ajoute le Dr Manuel. Il y a énormément de données disponibles de nos jours. Nous devrions donc délaisser les vieilles méthodes qui sont restées largement inchangées ces 60 dernières années. »

Une étude précédente menée seulement en Ontario par le Dr Manuel et publiée par l’IRSS en 2012 montre que les comportements malsains coûtent aux Ontariens 7,5 années de leur vie.

Le Dr Manuel et son équipe ont aussi créé une calculatrice disponible en ligne (projet Big Life) pour aider les Canadiens à estimer leur espérance de vie en fonction de leurs habitudes et de leur style de vie.

L’étude était financée par l’IRSS et le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario.

Référence complète : Manuel, G. Douglas, Richard Perez, Claudia Sanmartin, Monica Taljaard, Deirdre Hennessy, Kumanan Wilson, Peter Tanuseputro, Heather Manson, Carol Bennett, Meltem Tuna, Stacey Fisher et Laura C. Rosella. « Measuring Burden of Unhealthy Behaviours Using a Multivariable Predictive Approach: Life Expectancy Lost in Canada Attributable to Smoking, Alcohol, Physical Inactivity, and Diet », PLOS Medicine, le 16 août 2016.

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