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Médicaments inefficaces chez les greffés du rein : la recherche évite des risques inutiles


le 21 janvier 2016



Ward, d’Ottawa, a reçu un rein de son frère en 2001. Il a participé à une importante étude de huit ans montrant qu’un médicament couramment prescrit aux greffés du rein est loin d’être aussi efficace qu’on le croyait et pourrait même être nuisible.

À la Saint-Valentin en 2001, l’entraîneur de soccer et marathonien Jim Ward reçoit un rein de son frère, car les siens ont été endommagés par une infection. Il se remet bien de la greffe, puis Valerie Cronin, coordonnatrice de la recherche à L’Hôpital d’Ottawa, invite l’homme alors âgé de 51 ans à participer à une étude sur les greffés du rein.

« Je disais “non” avec ma tête mais “oui” avec mon cœur parce que ma transplantation s’était si bien déroulée que je voulais donner en retour », se souvient M. Ward. Cette étude de huit ans s’est avérée une excellente expérience.

« C’était très professionnel, très bien fait. J’avais vraiment l’impression d’accomplir quelque chose. Et comment refuser le stationnement gratuit? », lance-t-il avec humour.

Comme la plupart des greffés du rein, M. Ward devait prendre des dizaines de pilules par jour pour assurer le fonctionnement de son nouveau rein.

Or, ces pilules n’étaient pas toutes utiles. L’étude menée par le Dr Greg Knoll et Dean Fergusson, Ph.D., montre qu’un médicament utilisé couramment, le ramipril, est sans bienfait pour les greffés du rein et peut même avoir des effets secondaires dangereux. Le Dr Knoll est spécialiste des transplantations rénales à l’Hôpital, où M. Fergusson dirige le programme de recherche en épidémiologie clinique.

Selon des études précédentes, le ramipril réduisait le risque d’insuffisance rénale chez les patients à risque élevé n’ayant pas reçu de transplantation. Pendant des années, les médecins ont supposé que le médicament conviendrait aussi aux greffés du rein et le leur prescrivaient souvent, malgré les preuves limitées des bienfaits.

Mais l’étude du Dr Knoll et de M. Fergusson, tous deux professeurs à l’Université d’Ottawa, montre que pour les greffés, ce médicament n’avait aucun effet sur leur santé rénale. En fait, ceux qui le prenaient étaient plus susceptibles que les autres de présenter une faible numération globulaire (anémie), pouvant contribuer à l’échec de la transplantation et même entraîner la mort.

Cette découverte aura une grande incidence sur les autres patients greffés du rein à risque élevé au Canada.

« Nous croyons que cette découverte changera la pratique médicale dans le monde entier et qu’elle permettra d’éviter aux patients de prendre un médicament inutile et potentiellement nuisible », explique le Dr Knoll.

Quant à M. Ward, ses reins fonctionnent très bien et il continue de faire des marathons, 15 ans après la transplantation.

« Je suis très actif et je ne pourrais pas demander mieux », affirme-t-il.


À propos de L’Hôpital d’Ottawa


L’Hôpital d’Ottawa est l’un des plus importants hôpitaux d’enseignement et de recherche au Canada. Il est doté de plus de 1 100 lits, d’un effectif de quelque 12 000 personnes et d’un budget annuel d’environ 1,2 milliard de dollars. L’enseignement et la recherche étant au cœur de nos activités, nous possédons les outils qui nous permettent d’innover et d’améliorer les soins aux patients. Affilié à l’Université d’Ottawa, l’Hôpital fournit sur plusieurs campus des soins spécialisés à la population de l’Est de l’Ontario. Cela dit, nos techniques de pointe et les fruits de nos recherches sont adoptés partout dans le monde. Notre vision consiste à améliorer la qualité des soins et nous mobilisons l’appui de toute la collectivité pour mieux y parvenir.

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