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Les travaux du Dr Dean Fergusson jettent un nouvel éclairage sur bien des questions restées sans réponses dans le milieu de la santé


le 25 juillet 2007

Déjà lorsqu’il était étudiant au premier cycle en politique publique, Dean Fergusson s’intéressait aux grandes questions sans réponses : Pourquoi faisons-nous ceci? Est-ce qu’on améliore vraiment la situation? Pourrait-on faire mieux? Il lui est rapidement devenu évident qu’il pourrait trouver la réponse à certaines des plus grandes questions dans le milieu de la santé puisque les connaissances accumulées au fil des siècles peuvent être combinées avec les percées médicales annoncées tous les jours aux nouvelles. C’est un milieu qui évolue rapidement, et il peut être difficile de déterminer quels traitements sont véritablement bénéfiques pour les patients, mais nous pouvons vraiment améliorer leur sort quand nous y parvenons.

« Après ma maîtrise en gestion des services de santé à l’Université d’Ottawa, j’ai eu pour la première fois l’occasion de faire de la recherche en santé avec le Dr Andreas Laupacis à l’Institut Loeb de recherche en santé. Le Dr Laupacis avait reçu une subvention pour entreprendre plusieurs études afin d’examiner les méthodes de transfusion de sang. Nous avons découvert que les médecins pratiquaient des interventions et prescrivaient des médicaments qui n’avaient bien souvent pas fait l’objet de tests rigoureux. Au niveau le plus fondamental, nous n’avions même pas de données réellement probantes pour déterminer quand faire une transfusion, quelle quantité transfuser et quels traitements parviennent à réduire le nombre de transfusions nécessaires. Il était clair qu’en répondant à ces questions, nous pourrions avoir une influence positive sur la vie de bien des patients qui doivent subir une chirurgie », indique le Dr Fergusson.

Il a d’ailleurs continué à se poser ces questions pendant son doctorat en épidémiologie et en biostatistiques, sous la direction du Dr Stanley Shapiro à l’Université McGill et du Dr Paul Hébert à l’Université d’Ottawa. Le Dr Fergusson est aujourd’hui scientifique au sein du Programme d’épidémiologie clinique de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa à L’Hôpital d’Ottawa, en plus d’être professeur agrégé de médecine à l’Université d’Ottawa et d’être épidémiologiste au Centre de recherche en transfusion de l’Université d’Ottawa.

Le Dr Fergusson a réalisé bien des études sur la transfusion de sang qui montrent toutefois que les choses sont en train de changer dans la pratique. Selon une étude réalisée auprès de bébés prématurés, diminuer le nombre de globules blancs avant une transfusion peut réduire de façon considérable l’incidence de complications graves, comme des lésions pulmonaires chroniques, une maladie intestinale inflammatoire ou une hémorragie interne au niveau du cerveau. Une autre étude – un examen systématique des études antérieures – montre qu’un médicament appelé aprotinine est efficace pour réduire le nombre de transfusions nécessaires pendant une chirurgie cardiaque. Chose intéressante, la même étude montre aussi qu’on aurait pu tirer cette conclusion bien des années auparavant et que les dernières études réalisées sont très redondantes. En fait, le flot d’études randomisées sur l’aprotinine présente un risque pour les patients parce que seulement la moitié d’entre eux reçoivent réellement le médicament. Ces résultats ont fait l’objet de débats aux quatre coins du monde et incité des revues comme The Lancet à changer leurs lignes directrices sur la publication des résultats d’études cliniques.

Tout en poursuivant ses recherches en médecine transfusionnelle, le Dr Fergusson a aussi consacré beaucoup de temps à des études cliniques sur d’autres sujets, notamment les antidépresseurs et les maladies rénales et pulmonaires.

Le Dr Fergusson est également directeur du tout nouveau Centre de méthodologie du Programme d’épidémiologie clinique, qui s’est donné la mission d’améliorer les méthodes pour que l’on puisse faire de la recherche clinique de calibre mondial à L’Hôpital d’Ottawa et à l’IRHO.

« Il faut que les médecins, les méthodologistes, les statisticiens, les gestionnaires de données et les autres spécialistes unissent leurs efforts pour assurer l’efficacité d’une recherche clinique. Maintenant que nous avons le Centre de méthodologie, la personne qui un “ éclair de génie ” pour une étude clinique pourra obtenir l’expertise et le soutien dont elle a besoin à un seul endroit », explique le Dr Fergusson.

Vous aimeriez en savoir plus? Consultez le profil du Dr Fergusson ou cliquez sur les liens insérés ci-dessus.