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La prise d’un traitement d’anticoagulants à vie est peu probable d’améliorer le taux de survie de la plupart des patients ayant des caillots inexpliqués


le 3 août 2023

Dr. Dean Ferugsson« Le fait de bien cerner le compromis entourant la prise d’anticoagulants à vie peut aider les patients et les médecins à collaborer pour faire de bons choix » dit Dean Fergusson.Plus de 750 000 Canadiens feront, sans explication, une thrombose veineuse (un caillot veineux). Selon des lignes directrices, ces personnes prennent des anticoagulants à vie pour éviter la formation d’un autre caillot. Cependant, l’équilibre entre les avantages, les risques et les coûts financiers d’un traitement à vie n’est pas connu. 

Une nouvelle étude menée par Faizan Khan, Ph. D., du groupe de Dean Fergusson, a fait appel à un modèle mathématique pour estimer ces facteurs au cours de la vie d'un patient. Dans le résumé paru dans Annals of Internal Medicine, le modèle a comparé les coûts et les résultats cliniques entre deux groupes hypothétiques de 1 000 personnes de 55 ans – les personnes du premier groupe ayant pris des anticoagulants à vie, et celles du second groupe ayant cessé leur traitement au bout de trois à six mois. 

Les auteurs ont conclu que la prise d’anticoagulants à vie avait empêché la formation de 368 caillots veineux, dont 14 embolies pulmonaires mortelles, mais qu’elle avait aussi donné lieu à 114 épisodes hémorragiques graves, dont 30 hémorragies cérébrales et 11 hémorragies mortelles. Prendre des anticoagulants à vie coûte 16 014 $ de plus par personne. 

Dans l’ensemble, l’équilibre concernant le taux de mortalité des deux groupes était bien maintenu, et les patients qui avaient interrompu leur traitement n’avaient vécu qu’un mois de plus en parfaite santé. Ces conclusions soulignent l’importance d’intégrer les valeurs et les préférences des patients lors du choix d’une stratégie thérapeutique.

« Le fait de bien cerner le compromis entourant la prise d’anticoagulants à vie peut aider les patients et les médecins à collaborer pour faire de bons choix » dit Dean Fergusson, scientifique principal et directeur du Programme d’épidémiologie clinique à L'Hôpital d'Ottawa, et professeur à l'Université d'Ottawa.

Auteurs : Faizan Khan, Doug Coyle, Kednapa Thavorn, Sasha van Katwyk, Tobias Tritschler, Brian Hutton, Gregoire Le Gal, Marc A. Rodger, Dean A. Fergusson

Financement : Canadian Institutes of Health Research. All research at The Ottawa Hospital is enabled by generous donors to The Ottawa Hospital Foundation.

Core resources: Ottawa Methods Centre