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Même une légère réduction de la fonction rénale augmente les risques pour la santé chez les jeunes adultes


le 23 juin 2023

« Il existe un dogme selon lequel les jeunes adultes en santé n’ont pas à s’inquiéter d’une diminution de leur fonction rénale tant qu’elle n’est pas réduite de moitié par rapport au niveau normal; or, nous avons constaté que même une baisse plus modeste, de 20 % à 30 %, peut avoir des conséquences, et nous préconisons donc une approche préventive et un suivi plus précoces », résume le D Manish Sood.Selon une étude des dossiers de plus de 8 millions d’adultes en Ontario, au Canada, même une légère baisse de la fonction rénale est associée à une hausse des risques pour la santé. Les conclusions de cette étude, publiée dans la revue The BMJ, pourraient servir à améliorer la prévention des maladies rénales chroniques et des maladies connexes, en particulier chez les jeunes adultes.

« Il existe un dogme selon lequel les jeunes adultes en santé n’ont pas à s’inquiéter d’une diminution de leur fonction rénale tant qu’elle n’est pas réduite de moitié par rapport au niveau normal; or, nous avons constaté que même une baisse plus modeste, de 20 % à 30 %, peut avoir des conséquences, et nous préconisons donc une approche préventive et un suivi plus précoces », résume l’auteur principal de l’étude, le Dr Manish Sood, chercheur principal, néphrologue et titulaire de la chaire de recherche Jindal pour la prévention des maladies rénales à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa.

L’équipe de recherche a épluché les données médicales fournies par l’ICES pour les années 2008 à 2021, concernant tous les adultes de la province âgés de 18 à 65 ans ayant eu au moins une analyse sanguine pour la fonction rénale, mais n’étant pas atteints d’une maladie du rein. Les données ont révélé que chez 18 % des 18 à 39 ans, la fonction rénale était légèrement sous la normale, mais pas assez faible pour poser un diagnostic de maladie rénale chronique. Les personnes se situant dans cette « zone grise » présentaient un risque légèrement supérieur d’insuffisance rénale, de décès et d’accident cardiovasculaire, comme une crise cardiaque.

Par exemple, chez les jeunes adultes de 18 à 39 ans, une diminution de la fonction rénale de 20 à 30 % était associée à des risques plus élevés de décès (1,4 fois), d’accident cardiovasculaire (1,3 fois) et d’insuffisance rénale (6 fois). Cependant, le risque absolu que l’un de ces événements survienne restait faible, ne dépassant pas 2 pour 1 000.

« Heureusement, le risque absolu est faible pour les personnes se situant dans cette zone grise, mais au regard de l’ensemble de la population, l’incidence est assez importante », nuance le Dr Greg Knoll, chercheur principal, néphrologue et chef du Département de médecine à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa. « Il faut approfondir la recherche afin de confirmer ces résultats et de trouver des moyens de réduire les risques avec des modifications. »

Bien que le test utilisé pour analyser la fonction rénale (le niveau de créatine dans le sang) soit relativement peu coûteux, rapide et facile à réaliser, l’équipe de recherche ne recommande pas de dépistage systématique généralisé pour le moment. Toutefois, la détection d’une légère diminution de la fonction rénale devrait justifier un suivi médical. Cela dit, pour réduire le risque de maladie du rein, il est recommandé d’adopter un régime sain et faible en sodium, de pratiquer régulièrement une activité physique et de consommer de l’alcool avec modération.

Le Dr Sood et ses collègues sont à l’origine du calculateur de maladie rénale chronique Project BigLife, qui calcule le risque de développer une maladie rénale et montre les effets d’un changement de style de vie. L’outil sera continuellement enrichi à la lumière des nouvelles découvertes scientifiques. 

Référence complète :Associations between modest reductions in kidney function and adverse outcomes in young adults: retrospective, population based cohort study.’ Junayd Hussain, Nicholas Grubic, Ayub Akbari, Mark Canney, Meghan J Elliott, Pietro Ravani, Peter Tanuseputro, Edward G Clark, Gregory L Hundemer, Tim Ramsay, Navdeep Tangri, Greg A Knoll, Manish M Sood. BMJ 2023;381:e075062. http://dx.doi.org/10.1136/bmj-2023-075062

Personnes-ressources pour les médias :

Jenn Ganton, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
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Paul Logothetis, Université d’Ottawa
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