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Deux inhalateurs valent mieux qu’un pour traiter une maladie pulmonaire courante


le 19 février 2007

Une étude clinique pancanadienne financée par l’État montre que l’association des inhalateurs SpirivaMC(tiotropium) et AdvairMC (fluticasone/salmétérol) permet d’améliorer la qualité de vie et la fonction pulmonaire, en plus de réduire le nombre d’hospitalisations chez les personnes atteintes de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Plus de 5 % des Canadiens âgés de plus de 55 ans souffrent de la MPOC, une maladie incurable qui englobe l’emphysème et la bronchite chronique.

« Nous savions que bien des médecins recommandent à leurs patients d’utiliser plusieurs inhalateurs, mais c’est la première étude qui évalue la sécurité et l’efficacité de cette pratique », indique le Dr Shawn Aaron, principal auteur de l’étude, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, professeur agrégé de médecine à l’Université d’Ottawa et pneumologue à L’Hôpital d’Ottawa.

L’étude aléatoire à double insu a permis de suivre 449 patients dans 27 hôpitaux et centres médicaux des quatre coins du Canada pendant un an. Le groupe de patients qui a pris les inhalateurs SpirivaMC et AdvairMC a obtenu des résultats deux fois plus élevés lors de l’évaluation de la qualité de vie que le groupe de patients ayant pris l’inhalateur SpirivaMC et un placebo. Le traitement combiné diminue aussi le nombre d’hospitalisations causées par la MPOC de 47 % et augmente la fonction pulmonaire de 5 %, par comparaison au traitement avec SpirivaMC et le placebo.

« Même si une augmentation de 5 % de la fonction pulmonaire peut sembler minime, il faut se rappeler que les personnes atteintes de MPOC peuvent avoir seulement 25 % de la fonction normale, ajoute le Dr Aaron. Ce traitement pourrait permettre à certaines d’entre elles de faire une courte promenade dans leur quartier pour la première fois depuis plusieurs années. »

Les auteurs de l’étude ont aussi évalué les facteurs exacerbants et les effets indésirables graves. Ils n’ont observé aucune différence importante. Un troisième groupe de patients a pris l’inhalateur SpirivaMC et du salmétérol (un ingrédient d’AdvairMC ). Ce traitement ne s’est pas révélé aussi bénéfique que celui combinant les inhalateurs SpirivaMC et AdvairMC.

Même si les inhalateurs SpirivaMC et AdvairMC sont fabriqués par des compagnies pharmaceutiques, ce sont des chercheurs universitaires indépendants qui ont conçu, élaboré et réalisé l’étude financée par des organismes publics (1,5 M$ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et 50 000 $ de l’Ontario Thoracic Society).

« Comme ces deux médicaments sont fabriqués par deux compagnies distinctes, il est peu probable qu’elles soient disposées à entreprendre ce type d’étude clinique, précise le Dr Aaron. À titre de cliniciens indépendants, nous pouvons faire notre étude sans limitations et déterminer quelle voie est la plus prometteuse pour la santé. »

« Le nombre de personnes atteintes de la MPOC va probablement augmenter à mesure que la population vieillit. Les résultats de cette étude devraient donc aider à améliorer la qualité de vie des patients atteints de MPOC et de leur famille, en plus de servir les intérêts du système de santé », indique le Dr Peter Liu, directeur scientifique de l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire des IRSC.

L’étude sera publiée demain dans la version en ligne de la revue Annals of Internal Medicine du collège américain des médecins. Elle paraîtra dans le numéro imprimé du 17 avril 2007.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (www.ohri.ca)
Affilié à l’Université d’Ottawa, l’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il a été créé en 2001 à la suite de la fusion de trois hôpitaux. L’IRHO coordonne les efforts de recherche de plus de 1 200 scientifiques, cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien, et reçoit plus de 75 millions de dollars pour financer ses activités. Ses locaux de recherche situés aux campus Civic, Général et Riverside s’étendent sur 230 000 pieds carrés. On y compte six programmes de recherche axés sur la thérapeutique anticancéreuse, l’épidémiologie clinique, les hormones, la croissance et le développement, la médecine moléculaire, les neurosciences et la vue.

Au sujet des Instituts de recherche en santé du Canada (www.cihr-irsc.gc.ca)
Les Instituts de recherche en santé du Canada sont l'organisme de recherche en santé du gouvernement du Canada. Leur objectif est de créer de nouvelles connaissances scientifiques et de favoriser leur application en vue d'améliorer la santé, d'offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé au Canada. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 10 000 chercheurs et stagiaires en santé dans toutes les provinces du Canada.

Renseignements :
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et relations publiques
Institut de recherche en santé d’Ottawa
613-798-5555, poste 19691
jpaterson@ohri.ca

David Coulombe
Spécialiste des médias
613-941-4563
mediarelations@cihr-irsc.gc.ca