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Une simple analyse de sang pourrait révéler le taux de naissances prématurées dans les pays à faibles ressources

Selon une étude financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, une analyse de sang et un modèle mathématique peuvent repérer les bébés prématurés avec précision sans échographie

le 19 mars 2019

Les Drs Kumanan Wilson et Pranesh Chakraborty. Photo par CHEO.Les Drs Kumanan Wilson et Pranesh Chakraborty. Photo par CHEO.La prématurité est la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, surtout dans les pays disposant de peu de ressources. Avant que des solutions puissent être mises à l’essai, toutefois, les chercheurs ont besoin de prendre le pouls du problème avec précision à l’échelle de la population. Il s’agit là d’une tâche particulièrement difficile dans les pays où les femmes enceintes ne peuvent pas passer d’échographies régulièrement pour déterminer l’âge gestationnel.

Une nouvelle étude publiée dans eLife montre qu’un modèle mathématique, conçu au Canada avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, pourrait se révéler utile. Ce modèle repose sur de simples analyses de sang réalisées peu après la naissance, ainsi que sur le poids et le sexe à la naissance.

« Nous utilisons des empreintes métaboliques, motifs uniques dans certaines molécules du sang, pour évaluer l’âge gestationnel », affirme l’auteur principal, le Dr Kumanan Wilson, spécialiste en médecine interne et scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa. « Si la technique fonctionne, elle pourrait grandement contribuer aux efforts mondiaux pour réduire les naissances prématurées et améliorer la santé néonatale. »

Le DWilson a élaboré le modèle de concert avec Steven Hawken, Ph.D., scientifique et spécialiste en mégadonnées à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. Après avoir validé le modèle à l’aide de données recueillies au Canada, ils ont fait équipe avec des chercheurs du Bangladesh pour le mettre à l’essai dans un autre environnement.

Plus de 1 000 femmes enceintes ont été recrutées à Matlab, une station de recherche sur le terrain dirigée par le Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques au Bangladesh. Elles ont passé régulièrement des échographies pour déterminer l’âge gestationnel de leur bébé. On a ensuite prélevé quelques gouttes de sang chez chaque nouveau-né peu après sa naissance par une ponction au talon ou au cordon ombilical. On a envoyé les échantillons de sang à Dépistage néonatal Ontario à Ottawa, au Canada, à des fins d’analyse. Les données ont ensuite été examinées à L’Hôpital d’Ottawa.

Le modèle mathématique alimenté par les résultats de l’analyse des échantillons de sang prélevé au talon a permis d’estimer avec précision l’âge gestationnel à moins de deux semaines près de l’âge validé par échographie dans 94 % des cas. Celui alimenté par les échantillons de sang prélevé au cordon ombilical était aussi exact dans 90 % des cas.

Les chercheurs font maintenant équipe avec l’Université de Stanford pour implanter ce test dans plusieurs autres pays. Ils explorent aussi l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le perfectionner.

Citations de collaborateurs

Anisur Rahman, Ph.D., scientifique, Division  de santé maternelle et infantile, Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques, Bangladesh 

« Le Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques est heureux d’avoir pu faciliter cet important travail au Bangladesh, qui pourra avoir des retombées très positives sur la santé des nouveau-nés. »

Dr Gary Darmstadt, doyen associé, Santé de la mère et de l’enfant, professeur, Pédiatrie, École de médecine, Université de Stanford

« Nous sommes contents de voir ces résultats et avons entamé des démarches pour implanter cette approche dans plusieurs milieux défavorisés. »

Auteurs et affiliations : Malia S.Q. Murphy (L’Hôpital d’Ottawa), Steven Hawken (L’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa), Wei Cheng (L’Hôpital d’Ottawa), Lindsay A. Wilson (L’Hôpital d’Ottawa), Monica Lamoureux (Dépistage néonatal Ontario, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario), Matthew Henderson (Dépistage néonatal Ontario, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario), Jesmin Pervin (Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques, Shaheed Tajuddin Ahmed Sarani, Mohakhali, Dhaka, Bangladesh), AK Azad Chowdhurye (Hôpital Dhaka Shishu (enfants), Sher-e-Bangla Nagar, Dhaka, Bangladesh), Courtney Gravett (Global Alliance to Prevent Prematurity and Stillbirth, États-Unis), Eve Lackritz (Global Alliance to Prevent Prematurity and Stillbirth, États-Unis), Beth K. Potter (Université d’Ottawa), Mark Walker (L’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa), Julian Little (Université d’Ottawa), Anisur Rahman (Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques, Shaheed Tajuddin Ahmed Sarani, Mohakhali, Dhaka, Bangladesh), Pranesh Chakraborty (Dépistage néonatal Ontario, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario), Kumanan Wilson (L’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa).

Financement : L’étude était financée par la Fondation Bill et Melinda Gates. Il est possible de réaliser de la recherche à L’Hôpital d’Ottawa grâce aux généreux dons faits à la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

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