Nouvelles

Une étude révèle la tendance généralisée à réaliser un nombre excessif d’examens par imagerie chez les patientes atteintes d’un cancer du sein au stade précoce en Ontario


le 22 juin 2015

La réduction du nombre d’examens par imagerie inutiles pourrait améliorer les soins et réduire les coûts




Les chercheurs de l’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa ont établi que malgré les lignes directrices internationales et provinciales qui déconseillent cette pratique, la plupart des femmes ontariennes atteintes d’un cancer du sein au stade précoce passent des examens par imagerie inutiles pour déterminer si leur cancer a produit des métastases (s’est propagé). Cette étude publiée le 22 juin 2015 dans le Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC) est la plus importante jamais réalisée au sujet de l’imagerie du cancer du sein au Canada.

Les résultats sont fondés sur un examen des dossiers médicaux de plus de 26 000 femmes traitées pour un cancer du sein en Ontario entre 2007 et 2012, et comprennent plus de 83 000 radiographies. Ces dossiers ont été extraits de la base de données de le Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES).

L’étude indique que près de 80 % des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade 1 et plus de 90 % des patientes atteintes d’un cancer de stade 2 ont subi des examens jugés inutiles d’après les lignes directrices établies par Action Cancer Ontario, la American Society of Clinical Oncologists et le National Comprehensive Cancer Network, entre autres.

« Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez la femme et son incidence augmente à mesure que la population vieillit », a déclaré le Dr Mark Clemons, auteur principal de l’étude, oncologue et scientifique adjoint à l’Université d’Ottawa. « La bonne nouvelle est que la plupart des femmes se présentent tôt avec des cancers de petite taille dont la curabilité est très élevée, et qui ne se sont pas propagés. Les possibilités que l’examen repère une propagation du cancer aux étapes 1 ou 2 sont extrêmement faibles », explique-t-il, « C’est la raison pour laquelle les lignes directrices déconseillent de réaliser des examens par imagerie à ces stades de la maladie. »

La documentation indique clairement que seul 0,2 % des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade 1 et 1,2 % des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade 2 développent des métastases pouvant être détectées au moyen d’un examen par radiographie; la plupart des patientes qui présentent un cancer du sein à une étape précoce ne bénéficieraient donc pas de ces examens.

L’étude a démontré que près d’un quart des patientes atteintes d’un cancer de stades 1 et 2 qui ont subi des examens par imagerie inutiles ont subi d’autres tests en raison de résultats faux positifs.

« Il s’agit d’un problème double », a déclaré le Dr Clemons. « Les patientes qui ont subi des examens inadaptés ont dû passer d’autres tests qui étaient eux aussi inutiles. Tous ces examens sont néfastes pour nos patientes. Ils produisent de l’anxiété, les exposent à des radiations, retardent le traitement nécessaire et peuvent engendrer un surtraitement et des chirurgies plus importantes. »

Le Dr Clemons et ses collègues étudient à présent les obstacles qui pourraient empêcher les fournisseurs de soins de santé et les patients d’appliquer les lignes directrices. Des recherches sont actuellement réalisées à l’Hôpital d’Ottawa pour aider les patients et les docteurs à cerner les stratégies servant à réduire la réalisation d’un nombre excessif d’examens par imagerie.

Le Dr Angel Arnaout, coauteur du document, oncologue chirurgien et scientifique adjoint à l’Hôpital d’Ottawa, souligne que l’Hôpital d’Ottawa est un pionnier du soutien de ce type de recherche sur les pratiques exemplaires et la traduction des connaissances.

« Il s’agit de recherches qui ont une incidence directe sur les patientes et c’est ce qui nous importe à tous », explique le Dr Arnaout. « Ces sont des renseignements dont nous pouvons tous tirer parti et qui doivent être partagés. À titre de médecins, nous souhaitons faire de notre mieux pour nos patients, mais il n’est pas toujours souhaitable d’en faire plus. »

Les lignes directrices relatives à l’imagerie des cancers du sein pourraient engendrer des économies d’au moins 3,4 millions de dollars par an pour le système de soins de santé provincial.
Le document intitulé « Imaging for distant metastases in women with early stage breast cancer. A population-based, cohort study » a été publié par le JAMC le 22 juin 2015 et a été rédigé par Demetrios Simos, Christina Catley, Carl Van Walraven, Angel Arnaout, Christopher M. Booth, Matthew McInnes, Dean Fergusson, Susan Dent et Mark Clemons.

Cette recherche a été appuyée par le Comité sur l’amélioration de la qualité et la sécurité des patients du Département de médecine et de la Division de l’oncologie médicale de l’Université d’Ottawa, et de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa


L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa; affilié à l’Université d’Ottawa, il entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. L’Institut regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Appuyez nos efforts de recherche en faisant un don à La recherche au cœur de nos vies.

Personnes-ressource pour les médias


Lois Ross
Spécialiste principale en communications
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Bureau : 613-737-8899 x73687
Cell. : 613-297-8315
loross@ohri.ca