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Première patiente recrutée pour un essai clinique novateur visant à réparer le muscle cardiaque à l’aide de cellules souches


le 5 septembre 2013

Ottawa, Canada — Des chercheurs canadiens ont traité la première patiente dans le cadre du tout premier essai clinique d’un traitement par cellules souches génétiquement modifiées visant à réparer un muscle cardiaque après un infarctus grave. Le nom officiel de l’essai, ENACT-AMI, signifie « traitement angiogénique par cellules souches modifiées – infarctus aigu du myocarde » (Enhanced Angiogenic Cell Therapy – Acute Myocardial Infarction).

« Les cellules souches ont l’incroyable potentiel de réparer et régénérer les organes endommagés, mais les cellules des patients victimes d’un infarctus n’ont pas la même capacité de guérison que celles des jeunes adultes en santé », explique le Dr Duncan Stewart, chercheur principal responsable de l’essai, PDG et directeur scientifique de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO), vice-président de la Recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa.

« Notre stratégie est de rajeunir ces cellules souches en ajoutant des copies d’un gène essentiel qui active leurs propriétés régénératrices afin de mieux stimuler la réparation du cœur, de réduire le tissu cicatriciel et de restaurer la capacité du cœur à pomper le sang efficacement — autrement dit, aider le cœur à se réparer lui-même », a-t-il ajouté aujourd’hui au Centre de recherche sur les cellules souches Sprott de l’IRHO.

Pour ce traitement expérimental, on utilise les cellules souches du patient, qu’on extrait de son sang peu de temps après un infarctus grave. On renforce ces cellules en laboratoire avec un gène appelé synthase d’oxyde nitrique endothéliale, qui stimule la croissance des vaisseaux sanguins et améliore la cicatrisation des tissus. Ces cellules modifiées sont ensuite injectées dans le cœur du patient.

Coordonné par l’IRHO, l’essai ENACT-AMI sera mené auprès de 100 patients sur deux ans. Le recrutement initial a lieu à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et à l’Hôpital St. Michael (Toronto). Il s’agit d’un essai clinique aléatoire à double insu. Le tiers des participants recevront des cellules souches génétiquement modifiées, le deuxième tiers, des cellules non modifiées et le troisième tiers, un placebo.

« Ce projet illustre comment les chercheurs et les cliniciens d’Ottawa et de partout au Canada sont engagés à collaborer pour transposer les résultats de leur recherche en traitements novateurs qui pourraient avoir des avantages considérables pour les patients en cardiologie d’ici et d’ailleurs », lance le Dr Peter Liu, directeur scientifique de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.

« Des chercheurs de l’Hôpital St. Michael ont joué un rôle clé dès le début dans l’élaboration et la mise à l’essai de ce nouveau traitement et nous sommes ravis de pouvoir entreprendre maintenant cet essai clinique novateur », ajoute le Dr Michael Kutryk, chercheur principal de l’essai à l’Hôpital St. Michael.

D’autres établissements, dont l’Hôpital Sunnybrook à Toronto, l’Hôpital général juif de Montréal et l'Institut de cardiologie de Montréal, emboîteront ensuite le pas en vue de recruter des participants.

Harriet Garrow est la première participante. Elle a eu une crise cardiaque le 2 juillet 2013 à son domicile de Cornwall. Son cœur s’est arrêté complètement. Elle a été réanimée par du personnel médical d’urgence et a été amenée à un hôpital à Cornwall, avant d’être transférée à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Malgré tous les traitements disponibles de nos jours, notamment le déblocage de l’artère à l’aide d’un cathéter à ballonnet, son cœur a subi des dommages importants. Le Dr Chris Glover, chercheur principal de l’Institut de cardiologie, l’a donc recrutée pour participer à l’essai ENACT-AMI.

« J’ai conscience que ma vie prendra un autre tournant en raison de mon infarctus », déclare Harriet Garrow, qui ne sait pas encore lequel des trois traitements elle a reçu. « Je suis ravie de participer à cet essai et j’espère qu’il pourra un jour aider des gens comme moi. Qui sait, peut-être que mes enfants et mes petits-enfants en bénéficieront, même si je souhaite qu’ils n’en aient pas besoin. »

L’essai ENACT-AMI est financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa et la Fondation de l’Hôpital St. Michael (avec le soutien de la Fondation Krembil et un don d’Hummel). Le Réseau de cellules souches, La Fondation canadienne pour l’innovation et le Fonds pour la recherche en Ontario ont aussi offert du soutien pour le développement de la recherche et les infrastructures. Abbott Vascular Canada a fourni gratuitement les cathéters spéciaux utilisés pour injecter les cellules souches dans le cœur. Nous aimerions aussi souligner l’importante contribution de la Société canadienne du sang pour son soutien dans le cadre de l’essai clinique.

« Je suis fier que des chercheurs d’Ottawa mènent cette recherche de calibre mondial », affirme le Dr Jack Kitts, PDG de L’Hôpital d’Ottawa. « Voilà un excellent exemple de collaboration qui montre l’importance du rôle que jouent les hôpitaux de recherche dans l’amélioration des soins grâce à l’innovation. »

« Les IRSC sont ravis de soutenir cette étude innovatrice qui illustre le leadership canadien dans le domaine de la recherche sur les cellules souches », a déclaré le Dr Alain Beaudet, président des Instituts de recherche en santé du Canada. « Cette étude correspond aux priorités des IRSC, car elle permet d’offrir de nouveaux traitements d’avant-garde aux patients du pays et de trouver des solutions utiles aux principaux problèmes de santé au Canada. »

L’essai ENACT-AMI respecte la réglementation de Santé Canada et a été approuvé par le Conseil d’éthique en recherches. Pour être admissibles, les participants doivent avoir été victimes d’un infarctus dans les 30 derniers jours et traités à l’un des hôpitaux participants. Pour en savoir plus sur les critères d’admissibilité et autres renseignements pour les professionnels de la santé, rendez-vous à clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT00936819.

Vidéos du Dr Duncan Stewart (en anglais)
Qu’est-ce que l’essai clinique ENACT-AMI? (0:42)
Qu’arrive-t-il au cœur pendant un infarctus du myocarde? (0:26)
Quel problème cet essai examine-t-il et quelle stratégie utilise-t-il pour le régler? (1:17)
Quelle est l'importance de l’essai ENACT-AMI? (1:09)

Vidéo complète (en anglais)

Renseignements

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Gestionnaire, Communications et Relations publiques
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
613-737-8899, poste 73687
613-323-5680 (cell.)
padmoore@ohri.ca

Vincent Lamontagne
Gestionnaire principal, Affaires publiques
Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa
613-761-4427
613-899-6760 (cell.)
vlamontagne@ottawaheart.ca

Leslie Shepherd
Gestionnaire, Stratégies médiatiques
Communications et Affaires publiques
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416-864-6094
shepherdl@smh.ca

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO)
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Les recherches menées à l’IRHO sont financées par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa. www.irho.ca

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L'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa (ICUO) est le centre de santé cardiovasculaire le plus important et le plus innovateur au Canada, qui se consacre à la recherche, au traitement et à la prévention des maladies du cœur. L'ICUO offre des soins de pointe personnalisés, façonne la pratique de la médecine cardiovasculaire et révolutionne notre compréhension des maladies du cœur ainsi que leur traitement. L'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa acquière de nouvelles connaissances et utilise ces découvertes pour améliorer les soins