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Les traitements à l’aide de cellules souches pourraient offrir un nouveau moyen de combattre les infections


le 30 juin 2010

Une nouvelle étude menée par des chercheurs d’Ottawa et de Toronto suggère qu’un type couramment utilisé de cellule souche de la moelle osseuse pourrait contribuer à traiter la sepsie, une infection parfois mortelle qui peut se répandre dans l’organisme. L’étude, publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, montre que ce type de cellule souche peut tripler le taux de survie dans un modèle expérimental de sepsie.

Ces résultats sont le fruit d’une collaboration entre plusieurs équipes de recherche dirigées par le Dr Duncan Stewart de l’Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa (IRHO), le Dr Arthur Slutsky de l’Hôpital St. Michael’s et le Dr W. Conrad Liles du University Health Network de Toronto.

Les cellules utilisées dans cette étude sont appelées cellules souches mésenchymateuses. En plus de posséder les propriétés des cellules souches, ces cellules ont la capacité d’influer sur le système immunitaire et d’aider à réparer les tissus endommagés. Situées dans la moelle osseuse des adultes, elles ont déjà abondamment servi à des essais cliniques portant sur d’autres maladies.

Les chercheurs ont mis ces cellules à l'épreuve en utilisant des souris atteintes de sepsie. Des bactéries de l’intestin ont été transmises à l'abdomen, causant une infection et une inflammation graves et portant une importante atteinte à l’ensemble des organes. Six heures après l’infection, environ la moitié des souris ont reçu une injection intraveineuse de cellules souches mésenchymateuses de souris, tandis que l’autre moitié a reçu une injection de soluté salin. On a également donné des antibiotiques aux deux groupes. Il s’agit du traitement clinique habituel contre la sepsie. Cinq jours plus tard, 50 pour cent des souris ayant reçu une injection de cellules souches étaient vivantes, contre seulement 15 pour cent des souris du groupe témoin.

D’autres essais ont montré que les poumons et les autres organes de souris traitées à l'aide de cellules souches mésenchymateuses étaient en meilleure santé, et que ces souris présentaient une infection microbienne et une inflammation moindres. Des analyses plus poussées ont révélé que le traitement a provoqué une modification globale de l'expression génétique associée à l’inflammation, soit une réduction de la détérioration provoquée par l’inflammation et une augmentation de la capacité de l’organisme à combattre l’infection.

« Les résultats que nous avons obtenus suggèrent que les cellules souches mésenchymateuses offrent un moyen prometteur de traiter les organes atteints par de graves infections. Nous envisageons pouvoir bientôt effectuer des essais auprès de patients », affirme le Dr Stewart.

« La sepsie est un état pathologique parfois mortel causé par la réaction de l'organisme à une infection, explique le Dr Slutsky. Environ 25 pour cent des patients atteints de sepsie grave en meurent, et très peu de thérapies existent. Voilà qui explique l’importance de ces résultats. »

« Parvenir à réduire le taux de mortalité de 70 pour cent est plutôt remarquable, même chez des souris, ajoute le Dr Liles. En utilisant la thérapie cellulaire, nous pouvons cibler plusieurs facteurs qui contribuent à cette physiopathologie complexe, plutôt qu'un seul facteur. »

La sepsie est la seconde plus importante cause de décès chez les patients admis aux soins intensifs au Canada et aux États-Unis. Chaque année, elle coûte plus de 16 milliards de dollars en soins de santé et plus de 200 000 personnes en meurent.

Cette étude a été parrainée par les Instituts de recherche en santé du Canada et Northern Therapeutics. Le Dr Stewart est président-directeur général et directeur scientifique de l’IRHO, vice-président de la recherche à L'Hôpital d'Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa. Le Dr Slutsky est vice-président de la recherche à l’Hôpital St. Michael’s et professeur de médecine à l’Université de Toronto. Le Dr Liles est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’inflammation et les maladies infectieuses, scientifique principal au McLaughlin-Rotman Centre for Global Health et directeur, Division des maladies infectieuses, Université de Toronto et University Health Network.

Référence
MEI SH, HAITSMA JJ, DOS SANTOS CC, DENG Y, LAI PF, SLUTSKY AS, LILES WC, STEWART DJ. « Mesenchymal Stem Cells Reduce Inflammation while Enhancing Bacterial Clearance and Improving Survival in Sepsis », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, (17 Juin 2010). (Résumé à l’adresse PubMed)

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est dédié à donner de nouveaux espoirs aux patients et aux personnes qui leur sont chères, grâce à la recherche permettant d’offrir aujourd’hui les soins de santé de demain. Regroupant plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien, l’IRHO se consacre à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. L’IRHO est affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. www.ohri.ca

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L’Hôpital St. Michael est un grand hôpital universitaire situé en plein cœur de Toronto. En plus de fournir des soins compatissants à toutes les personnes qui y viennent pour obtenir des soins, les médecins et le personnel de l’hôpital donnent une formation exceptionnelle aux futurs professionnels de la santé dans plus de 23 disciplines. Parmi les nombreux domaines de compétence pour lesquels l’Hôpital St. Michael est reconnu, on retrouve les soins intensifs et la traumatologie, le traitement des maladies cardiaques, la neurochirurgie, le traitement du diabète et du cancer et le soin des sans-abri et des populations vulnérables vivant au centre-ville de Toronto. La recherche effectuée à l’Hôpital St. Michael par le biais du Centre de recherche Keenan de l’Institut du savoir Li Ka Shing est respectée et mise en pratique partout dans le monde. Fondé en 1892 par les Sœurs de Saint-Joseph, l’Hôpital St. Michael est entièrement affilié à l’Université de Toronto. www.stmichaelshospital.com

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Ce réseau est constitué de trois établissements, soit le Toronto General Hospital, le Toronto Western Hospital et le Princess Margaret Hospital. Grâce à l'étendue de la recherche effectuée dans ces hôpitaux et à la complexité des cas qui y sont traités, le réseau est une ressource nationale et internationale en matière de recherche, de formation et de soins aux patients. L’University Health Network est doté du plus grand programme de recherche hospitalier au Canada. Ses principaux domaines de recherche sont la cardiologie, les greffes, la neuroscience, l'oncologie, les innovations en matière de chirurgie, les maladies infectieuses et la médecine génomique. L’University Health Network est affilié en recherche à l’Université de Toronto. www.uhn.on.ca

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