Dr Harold Atkins_hematologist_The Ottawa Hospital_profile

Le Dr Harry Atkins voulait être architecte lorsqu’il était jeune. Toutefois, un projet de biologie au secondaire a changé le cours de son avenir. Il fait aujourd’hui œuvre de pionnier en utilisant des cellules souches pour reprogrammer le système immunitaire de gens malades

Aux côtés du Dr Mark Freedman, il a mis au point un traitement par cellules souches pour contrer certaines formes de sclérose en plaques. Ils ont traité plus de 70 patients jusqu’à présent et les résultats sont très prometteurs. Grâce à ce traitement, une patiente qui avait besoin d’un fauteuil roulant a pu réaliser son rêve de danser à son propre mariage!

Le Dr Atkins a pris le temps de nous parler de sa longue et riche carrière à L’Hôpital d’Ottawa.

Q : Quels volets du projet de biologie vous ont fait passer d’une carrière en architecture à une carrière en médecine?

R : J’ai été fasciné par le fonctionnement du corps humain. Chaque système interagit avec les autres de façons bien précises. Je voulais comprendre comment le corps fonctionne lorsqu’il est en santé et lorsqu’il est malade et mettre à profit ces connaissances pour aider à concevoir de nouveaux traitements

Q : Quelle est la chose la plus intéressante que vous avez apprise dans le cadre de votre travail sur la réparation du système immunitaire et la greffe de cellules souches?

R : Je trouve un peu miraculeux que le système immunitaire se régénère d’une manière qui lui permet de rétablir la tolérance à l’égard de lui-même sans recréer une auto-immunité.

Q : Comment le domaine de la réparation du système immunitaire et de la greffe de cellules souches a t il évolué depuis vos débuts?

R : Les percées dans le domaine permettent de traiter un plus grand nombre de maladies auto-immunes. En général, les patients sont traités plus tôt dans l’évolution de leur maladie, ce qui permet d’obtenir de meilleurs résultats. La procédure est aussi mieux tolérée.

Q : Vous avez traité John Chafe en 2001. Il a été la deuxième personne à participer à un essai clinique unique au monde qui a pratiquement éliminé toute nouvelle activité de la sclérose en plaques. Vous avez affirmé que les premiers patients comme lui étaient « courageux ». Pouvez vous nous expliquer ce qui a rendu ces premiers cas si particuliers?

R : Les premiers patients ont été particulièrement courageux, car ils ont accepté les risques d’une greffe de cellules souches sans trop savoir si elle améliorerait leur santé. Je ne veux pas minimiser la bravoure des autres personnes qui ont reçu le traitement par la suite, car les risques de la greffe de cellules souches sont réels et importants. Toutefois, la différence est que maintenant nous en savons plus sur les résultats de ce traitement.

John Chafe received stem cell treatment for MS at The Ottawa Hospital
John Chafe

« Je ne suis pas président de banque, mais ma vie est plus qu’extraordinaire. Je skie, je danse avec ma femme et j’ai une fille de huit ans »,  dit John . « Parce que les Drs Freedman et Atkins voulaient à tout prix trouver le moyen d’enrayer une maladie comme la SP, ils m’ont sauvé la vie. »

— John Chafe

Q : Plus tard, vous avez traité Heather Harris, une autre patiente atteinte de sclérose en plaques, qui peut maintenant faire du camping, du ski et de la course à pied et élever sa jeune fille. Quel effet cela fait-il de voir des patients réaliser des rêves qu’ils avaient mis de côté après leur diagnostic?

R : C’est émouvant de voir les greffés se débarrasser de bon nombre des problèmes que cause la sclérose et être en mesure de réaliser leurs rêves.

Heather et sa fille Zoé.

Q : Quels conseils donneriez-vous à la personne qui vient d’avoir un diagnostic de sclérose en plaques?

R : Le neurologue spécialisé en sclérose en plaques est un professionnel très compétent et dévoué qui veut contrôler la sclérose. Elle doit discuter avec lui des décisions quant au traitement. Aussi, il faut faire preuve de prudence par rapport à ce qu’on peut lire dans Internet.

Q : À L’Hôpital d’Ottawa, vous consacrez une grande partie de votre temps à la recherche sur les cellules souches. Pourquoi la recherche et les essais cliniques sont-ils si importants?

R : La recherche et les essais cliniques nous aident à mieux comprendre la sclérose en plaques afin de concevoir ou de perfectionner les traitements contre cette maladie. Ils contribueront certainement à améliorer les soins aux patients.

Q : Le Programme de médecine régénératrice ne ressemble à aucun autre au Canada et peut-être même au monde. De quelles façons se distingue-t-il ainsi?

R : Certains des points forts de ce programme sont les interactions et les collaborations multidisciplinaires entre les scientifiques et les fournisseurs de soins, ainsi que la valeur accordée à ces collaborations et au travail en commun.