Bourses et prix de recherche

Barbara Vanderhyden, Ph.D.

Programme de thérapeutique anticancéreuse
Lauréate 2014 du prix du mérite scientifique Dr David J. Grimes

Une photographie de la défunte Corinne Boyer accueille ceux qui empruntent les ascenseurs au 3e étage du Centre de recherche novatrice sur le cancer de l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa.

Certains sont des visiteurs qui, par leur regard, rendent hommage à cette femme qui a survécu deux fois au cancer et s'est battue pour le financement des recherches sur la santé des femmes avant de succomber à un cancer de l'ovaire en 1995. D'autres sont des membres du personnel qui sont très conscients de ce qu'elle a laissé en héritage.

Mais pour Barbara Vanderhyden, qui a passé 23 ans à l'Hôpital et occupé la Chaire de recherche Corinne Boyer sur le cancer ovarien pendant 14 ans, cette photo a une signification toute particulière. Elle complète un autre portrait, posé à côté de son ordinateur : une photo personnalisée encadrée de Corinne, offerte par l'époux de cette dernière.

« Corinne avait l'âme d'une meneuse, ce qui n'est pas mon cas. J'ai toutefois fait tout ce que j'ai pu pour créer une communauté de recherche au Canada qui tient compte des besoins qui n'étaient pas comblés du vivant de Corinne », affirme Mme Vanderhyden, scientifique principale du Programme de thérapeutique anticancéreuse de l'Institut de recherche et professeure de médecine cellulaire et moléculaire à l'Université d'Ottawa.

Mme Vanderhyden est modeste. Elle est en fait une spécialiste de renommée internationale en biologie de l'ovaire. Elle s'est jointe à un nouveau groupe de chercheurs sur le cancer à l'Université en 1991. Quatre ans plus tard, l'édifice qui abrite maintenant le Centre de cancérologie de L'Hôpital d'Ottawa a été construit et  Mme Vanderhyden a été nommée titulaire de sa chaire fondée en l'an 2000.

En tant que fondatrice et première présidente de la Conférence canadienne sur la recherche en cancer ovarien (CCRCO), Mme Vanderhyden cherche constamment à maximiser la « dynamique d'équipe » dans le domaine. Depuis 2002, la Conférence, avec le Consortium canadien de recherche sur le cancer de l'ovaire (COCRC), relie des groupes de recherche dans l'ensemble du pays grâce à des réunions régulières permettant de forger des alliances et de réaliser des percées.

Un an après avoir organisé la première conférence, Mme Vanderhyden a réussi une telle percée. Elle a publié le premier système modèle utilisant des souris transgéniques pour étudier de nouveaux traitements contre le cancer de l'ovaire. Grâce à la collaboration suscitée par le Consortium, elle a mis au point un modèle permettant de surmonter un obstacle majeur connu des oncologues du monde entier.

Mme Vanderhyden parle avec enthousiasme de la collaboration entre chercheurs et se passionne pour son travail de perfectionnement d'une nouvelle génération de scientifiques.

« La recherche vient en tout premier lieu, et il doit en être ainsi. C'est mon travail et là où je dois avoir le plus d'influence. Tout ce que je fais en parallèle est un complément. »

Ce complément – c.-à-d. le travail de base à l'extérieur du laboratoire et de la clinique – est loin d'être négligeable. À l'époque où aucune expérience d'assistant d'enseignement n'était offerte aux étudiants diplômés qui venaient travailler avec elle, Mme Vanderhyden a conçu des méthodes officielles pour les préparer et leur donner confiance en eux.

Depuis 1993, ses programmes d'encadrement et de sensibilisation ont motivé les jeunes à explorer le monde scientifique et favorisé les échanges éducatifs dans les collectivités où l'engagement était auparavant faible. « Let's Talk Science – Parlons sciences » – désormais un organisme caritatif national – et « Science Travels – La science voyage » sont fondés sur sa passion pour l'enseignement des sciences.

Plus vingt ans plus tard, Mme Vanderhyden continue de soutenir ces programmes, en ajoutant des possibilités de mentorat en 2006. Le programme pour les enseignants et scientifiques en formation permet aux collectivités autochtones et aux élèves du primaire et du secondaire d'accroître leurs connaissances en sciences et d'acquérir les compétences requises pour parler publiquement de leurs recherches.

Compte tenu du temps et des efforts qu'elle déploie en plus de ses recherches scientifiques, il n'est pas étonnant que Mme Vanderhyden soit considérée comme une ambassadrice par ses pairs.

Même le gouverneur général l'a remarquée. En avril 2014, elle a reçu le prix du Gouverneur général pour l'entraide. Ce prix lui a été décerné pour son engagement envers le bénévolat, y compris pour les fonctions de direction qu'elle occupe bénévolement à Cancer de l'ovaire Canada, où elle rencontre des femmes qui luttent contre un cancer de l'ovaire afin de les sensibiliser.

« Ce que nous faisons n'est pas sans lien avec les patients, c'est pour eux », affirme Mme Vanderhyden, soulignant que les essais de nouveaux traitements contre le cancer de l'ovaire sont vitaux.

Ses plus récentes publications décrivent un nouveau modèle de cancer séreux de haut grade, le type de cancer de l'ovaire le plus courant et le plus mortel.

« Si la découverte d'un nouveau traitement permet de guérir une femme du cancer, ne fut-ce qu'une seule, les efforts en auront largement valu la peine. »