Bourses et prix de recherche

Dr Vahab Soleimani

Lauréat du prix Dr Ronald G. Worton du chercheur en formation

Pour poursuivre sa quête d’excellence en sciences, le Dr Vahab Soleimani a pris l’habitude de voyager vers de nouveaux horizons…

Son premier grand voyage remonte à sa deuxième année d’université, lorsqu’il a quitté maison et famille, dans la région kurde au Nord-Ouest de l’Iran, pour se rendre en Turquie. Il avait 21 ans lorsqu’il est arrivé à Ottawa, en 1989, en qualité de réfugié. Sa « priorité était de se consacrer de nouveau à la science », confie-t-il.

Après avoir obtenu un nouveau diplôme d’études secondaires au Canada, il a fait un baccalauréat spécialisé en biotechnologie, ainsi qu’une maîtrise et un doctorat en biologie moléculaire à l’Université d’Ottawa, qu’il a terminé en 2006.

Ce sont surtout les nouvelles techniques d’analyse de l’ADN qui l’ont attiré vers la biologie moléculaire. « Pour la première fois, l’homme était capable de manipuler et de modifier l’ADN et de faire plein de choses fantastiques, ajoute-t-il. La technique de l’ADN recombinant est un des aspects qui ont stimulé mon intérêt pour le domaine. »

Sa formation et son expérience ont convergé vers la phytogénomique jusqu’en 2007. Il a par la suite voulu mettre ses nouvelles compétences à profit pour aider à comprendre les mécanismes moléculaires des cellules souches. « Un nouvel horizon s’offrait de nouveau à moi, cette fois en médecine régénératrice, poursuit le Dr Soleimani. Le potentiel des cellules souches pour traiter toutes sortes de maladies est tellement énorme… »

Sa quête l’a ainsi mené en 2007 au laboratoire de médecine régénératrice du Dr Michael Rudnicki à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa. Il y a d’ailleurs dirigé le projet de génomique visant à décrire les protéines mobilisées à différentes étapes de la croissance musculaire.

Le Dr Soleimani a récemment publié dans des revues prestigieuses deux articles qui décrivent les mécanismes moléculaires de l’auto-renouvellement et de la différenciation des cellules souches musculaires.

Dans la revue Developmental Cell, son équipe révèle comment deux protéines très similaires, Pax3 et Pax7, peuvent jouer des rôles assez différents dans la croissance et la régénération musculaire. Leurs travaux montrent que même si les deux protéines reconnaissent les mêmes séquences d’ADN, Pax7 se lie plus fortement à ces séquences, régulant ainsi un plus grand ensemble de gènes de cellules souches musculaires que Pax3.

Dans le deuxième article publié cette année dans la revue Molecular Cell, le Dr Soleimani et ses collègues décrivent un nouveau réseau moléculaire qui commande aux cellules souches musculaires de produire d’autres cellules souches ou de se différencier pour devenir des fibres musculaires matures. Le réseau met à profit deux protéines, Snai1 et Snai2, ainsi que d’autres régulateurs génétiques, les micro-ARN. Cette découverte pourrait aider à mettre au point de nouveaux traitements pour les maladies musculaires. Elle pourrait aussi aider à comprendre certains cancers dont l’expression de Snai 1 et Snai 2 et de protéines connexes est assez élevée, comme le carcinome de l’ovaire et l’adénocarcinome du poumon.

Les deux études apportent un éclairage nouveau sur la régulation génétique et la régénération musculaire.

En plus de concourir à ces importantes découvertes dans son domaine pendant son postdoctorat, le Dr Soleimani a montré qu’il possède un solide esprit d’équipe et l’étoffe d’un leader. Ses contributions et ses réflexions sont d’ailleurs très respectées de ses pairs. Pendant qu’il s’emploie à faire progresser la biologie cellulaire au sein du laboratoire du Dr Rudnicki, il voit déjà son prochain projet se dessiner à l’horizon… Il souhaite créer son propre laboratoire et poursuivre ses recherches sur les cellules souches.