Le Dr Fahad Alkherayf est directeur du programme de recherche clinique de la Division de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa et neurochirurgien spécialisé en chirurgie laparoscopique, qui exigent des incisions beaucoup plus petites que la chirurgie traditionnelle. La chirurgie laparoscopique diminue ainsi la douleur et le risque d’infection, en plus d’accélérer le rétablissement. Au sein d’une équipe chevronnée à L’Hôpital d’Ottawa, le Dr Alkherayf élargit l’horizon des traitements et de la recherche en neurochirurgie – non seulement à Ottawa, mais dans l’ensemble du Canada.

Q: Comment avez-vous choisi le domaine de la neurochirurgie?

A: Dans mon cours de science en 7e année, nous avons appris le fonctionnement du corps humain, par exemple la façon dont les systèmes interagissent entre eux. C’est là qu’est né mon intérêt pour la médecine, plus particulièrement pour le cerveau. Nous étions trois très proches amis dans cette classe à partager cet intérêt. Nous sommes tous les trois devenus médecins : un est psychiatre et l’autre est radio-oncologue. Cet intérêt m’a mené à la Faculté de médecine. Pendant mes études, j’ai passé du temps dans un service de neurochirurgie et j’ai rapidement compris que j’y consacrerais ma carrière.

Q: Qu’avez-vous appris depuis que vous êtes devenu neurochirurgien?

A: J’ai appris qu’en dépit de tout ce que les livres révèlent sur le cerveau, chaque patient est unique dans la vraie vie. Ce qui fonctionne pour un patient peut ne pas fonctionner pour un autre. C’est ce qui m’a amené à personnaliser les soins de chaque patient.

La neurochirurgie évolue aussi à un rythme rapide et une grande partie de l’équipement que nous utilisons maintenant n’existait pas à mes débuts dans le domaine. Depuis, bon nombre de techniques neurochirurgicales traditionnelles ont été délaissées au profit de techniques modernes.

Q: Vous avez utilisé la chirurgie laparoscopique, aussi appelée mini-chirurgie, pour retirer un méningiome derrière l’œil de Michele Juma. Comment ces nouvelles techniques ont-elles été utiles? 

A: Michele était presque aveugle lorsqu’elle est venue me consulter parce que la tumeur était attachée à son nerf optique. Repérer la limite entre la tumeur et le nerf sans endommager le nerf présentait un gros défi.

Ni ce type de tumeur ni sa présentation ne sont nouveaux, mais son traitement est relativement novateur. Par le passé, on devait pratiquer une craniotomie, qui exige une grande incision et le retrait d’une partie du crâne. Puis, il faut soulever le cerveau pour se rendre jusqu’à son centre afin d’extraire la tumeur tout en essayant de ne pas blesser toutes les structures qui l’entourent. Cela constitue une grosse opération très effractive pour le cerveau et qui comporte un risque élevé d’atteinte au nerf optique.

Pour des patients comme Michele, au lieu de passer par ce chemin traditionnel, nous passons désormais par le nez.

Q: Vous utilisez aussi une technique unique que vous appelez « surveillance visuelle » pendant certaines chirurgies laparoscopiques comme celle de Michele. Pouvez-vous nous en parler et nous expliquer les autres interventions prometteuses ou révolutionnaires réalisées en neurochirurgie à L’Hôpital d’Ottawa?

A: La surveillance visuelle est un travail réalisé en équipe. Un neurophysiologiste surveille continuellement tout changement dans la vision du patient pendant la chirurgie. Pour ce faire, nous plaçons sur les yeux du patient un appareil similaire à des lunettes de natation qui émet un signal visible. En surveillant la réaction au signal dans le centre de la vision du patient, le neurophysiologiste peut constater tout changement dans la vision du patient pendant la chirurgie. Cette information aide le chirurgien à réaliser un retrait maximal de la tumeur tout en minimisant le risque de blesser le système visuel.

Je suis fier que cette technique ait été grandement améliorée par notre équipe ici même, à L’Hôpital d’Ottawa. En plus de cette technique unique, nous avons à L’Hôpital d’Ottawa de l’équipement de pointe comme des endoscopes 3D et des techniques pour injecter certains colorants dans les tumeurs afin de mieux les cerner pendant la chirurgie.

Q: L’Hôpital d’Ottawa planifie la création d’un nouveau centre de soins et de recherche de calibre mondial afin de remplacer le Campus Civic vieillissant. Comment les patients en neurochirurgie vont-ils bénéficier de ce nouveau campus, qui figurera parmi les établissements les plus perfectionnés au plan technologique au Canada?

A: Le nouveau campus disposera de technologies de pointe qui nous permettront d’offrir des soins encore plus personnalisés.

L’approche selon laquelle un seul modèle de soins convient à tout le monde est en train d’être délaissée en neurochirurgie. La recherche se concentre désormais sur les soins personnalisés. J’envisage un avenir où chaque patient aura une chirurgie planifiée en fonction de sa situation unique et de ses besoins, entre autres grâce aux technologies de l’intelligence artificielle.

Q: Pourquoi avez-vous choisi de travailler à L’Hôpital d’Ottawa plutôt que dans un autre hôpital?

A: L’un des plus grands avantages de travailler à L’Hôpital d’Ottawa tient du fait que nous sommes tous connectés. Prenons le cas de Michele en exemple. Tout a pu être organisé et réalisé très rapidement parce que les experts de divers domaines se trouvent regroupés sous un même toit.

Cette proximité favorise la collaboration et l’innovation qui en découle. Je crois fermement que la clé du succès est d’avoir un milieu de travail axé sur la collaboration et l’entraide. Parmi les nombreuses offres que j’ai reçues pendant ma carrière, celles de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa cadraient le plus avec mes objectifs. Ce type de milieu de travail dans la merveilleuse ville d’Ottawa était l’idéal pour ma famille.

Q : Où vous trouve-t-on quand vous ne travaillez pas?

R : Selon la saison, je suis sur un terrain de soccer, je fais de la randonnée ou du camping avec mes enfants, ou je prends soin de mon jardin.

Q : Y a-t-il quelque chose à votre sujet que les gens ignorent?

R : J’ai peur des araignées.