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Les soins préhospitaliers avancés pourraient sauver la vie des personnes en détresse respiratoire, selon la plus vaste étude réalisée au monde sur le sujet


le 23 mai 2007

Former tous les professionnels paramédicaux afin qu’ils puissent intuber les personnes en détresse respiratoire et leur donner des médicaments par intraveineuse pourrait sauver jusqu’à 20 000 vies chaque année au Canada et aux États-Unis. Voilà les résultats de la plus vaste étude réalisée sur le sujet, qui seront publiés demain dans la revue New England Journal of Medicine.

« Former les professionnels paramédicaux pour qu’ils puissent donner des soins avancés aux personnes en détresse respiratoire permet de réduire le taux de mortalité de 14,3 % à 12,4 %. La réduction vous semble peu importante? Deux millions de Canadiens et d’Américains en détresse respiratoire sont pourtant transportés par ambulance chaque année. Ce petit pourcentage représente beaucoup de personnes », explique le Dr Ian Stiell, principal auteur de l’étude, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, professeur et titulaire de la Chaire de recherche en urgentologie à l’Université d’Ottawa et urgentologue à L’Hôpital d’Ottawa.

Cette étude est la deuxième d’une série de quatre qui seront réalisées dans le cadre de l’Étude ontarienne sur les soins préhospitaliers avancés de maintien des fonctions vitales (OPALS), qui est financée par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario. C’est en 1998 que l’on a ajouté des cours sur les soins avancés de maintien des fonctions vitales (SAMFV) à la formation des professionnels paramédicaux de l’ensemble de l’Ontario. L’OPALS vise à évaluer l’incidence de cet ajout sur le taux de survie et la qualité de vie des patients qui font un arrêt cardiaque, sont en détresse respiratoire (essoufflement), subissent un traumatisme grave ou ont des douleurs à la poitrine. Avant l’ajout des cours sur les SAMFV, les professionnels paramédicaux étaient seulement autorisés à donner de l’oxygène et, dans certains cas, à donner un inhalateur et des médicaments qui fondent sous la langue aux patients en détresse respiratoire. Les chercheurs de l’étude ont examiné le cas de 8 000 Ontariens en détresse respiratoire de 18 centres urbains qui ont reçu des soins de professionnels paramédicaux avant et après avoir reçu l’autorisation de donner les SAMFV.

Autres résultats intéressants de l’étude
• Les patients qui ont reçu des SAMFV avaient davantage de chances d’arriver à l’hôpital dans un état plus stable (45,8 % par comparaison à 24,5 % chez les patients qui ne les avaient pas reçus).
• Les patients qui ont reçu des SAMFV avaient davantage de chances d’obtenir des notes élevées aux tests d’évaluation de la fonction cérébrale (62,5 % par comparaison à 52,3 %).
• Les villes qui comptent plus de 100 000 personnes sont plus susceptibles de retirer des avantages des SAMFV.

La détresse respiratoire est la deuxième cause des transports par ambulance aux États-Unis. Les grands coupables sont l’insuffisance cardiaque congestive, la pneumonie, les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) et l’asthme.

« Cette étude prouve que les soins préhospitaliers avancés peuvent vraiment améliorer le sort des personnes en détresse respiratoire très grave, indique Anthony Di Monte, chef du Service paramédic d’Ottawa. Il est essentiel d’avoir des groupes de recherche de calibre international comme celui dirigé par le Dr Stiell pour valider les procédures médicales avancées pratiquées par les professionnels paramédicaux », ajoute-t-il, pour souligner l’importance de la recherche dans ce domaine.

L’étude comporte toutefois certaines limites. Les chercheurs ont opté pour une étude visant à comparer de façon contrôlée les résultats des patients avant et après avoir autorisé les professionnels paramédicaux à donner les SAMFV au lieu d’une étude randomisée. Les changements qui ne sont pas liés aux SAMFV, par exemple l’utilisation accrue d’inhalateurs et de médicaments par voie orale, pourraient aussi avoir influencé les résultats de l’étude. Il s’agit tout de même de l’étude la plus vaste et la mieux contrôlée au monde sur les SAMFV aux personnes en détresse respiratoire.

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