Nouvelles

Mourir sans souffrir : Une étude récente révèle que beaucoup de patients atteints de cancer et recevant des soins palliatifs ne considèrent pas la souffrance comme un problème important


le 1 mai 2007

Même si le soulagement de la souffrance est un des buts fondamentaux des soins de santé , il y a eu très peu de recherche pour préciser à quel point souffrir est un phénomène fréquent et ce qu’il signifie en réalité pour un patient., Une étude récente réalisée chez des patients qui recevaient des soins palliatifs à cause d’un cancer révèle que souffrir est une réalité beaucoup moins fréquente que ce qu’on assumait jusqu’à maintenant.

Dans le cadre d’entrevues approfondies, on a posé la question suivante à 381 patients résidant au Canada: « De manière générale, avez-vous l’impression de souffrir? ». Les résultats révèlent que 49 pour cent d’entre eux ont déclaré ne pas souffrir et 25 pour cent ne souffrir que très peu ou légèrement. Par contre, 26 pour cent ont déclaré souffrir énormément. Ces résultats sont publiés dans l’édition du Journal of Clinical Oncology du 1er mai.

Le Dr Keith Wilson, scientifique associé à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, professeur agrégé à l’Université d’Ottawa, psychologue au Centre de réadaptation de L'Hôpital d'Ottawa et scientifique à l'Institut de recherche Élisabeth-Bruyère précise : « Les patients diagnostiqués d’un cancer terminal s’attendent souvent à souffrir profondément, mais nos résultats démontrent que ce n’est pas nécessairement le cas, du moins lorsqu’ils ont accès à des soins palliatifs appropriés ». « Cependant », poursuit-il « le fait que plus d’un quart des patients déclarent que souffrir est une réalité importante pour eux nous indique que nous avons encore beaucoup à faire».

L’étude fait la lumière sur les facteurs associés au phénomène souffrir. « Nous avons constaté que souffrir est plus fortement associé aux symptômes physiques, surtout ceux de malaise général, de faiblesse et de douleur. Mais la détresse psychologique, les préoccupations existentielles et les inquiétudes sociales jouent aussi un rôle important », ajoute le Dr Wilson. Un âge moins avancé et un niveau d’éducation plus élevé étaient aussi reliés au fait de souffrir, tandis que le sexe, la religion, l’état civil et la proximité du décès ne l’étaient pas.

Ces résultats font partie de l’enquête nationale sur les soins palliatifs, une étude subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
« Cette étude indique à quel point l’accès aux soins palliatifs est important et à quel point les aidants naturels ont un rôle croissant dans notre société » affirme le Dr Philip Branton, directeur de l’Institut du cancer des IRSC. « Les patients atteints d’un cancer terminal doivent avoir la capacité de vivre avec dignité et sans douleur ».

Le Dr Wilson souligne certaines limites de cette étude. Par exemple, certains médecins ont choisi de ne pas solliciter la participation de certains de leurs patients à l’étude pour ne pas compromettre leurs soins, alors que d’autres patients ont simplement refusé de participer. Malgré ces limites, cette étude est la plus exhaustive jusqu’à maintenant

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO)
Affilié à l’Université d’Ottawa, l’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il emploie plus de 1 200 scientifiques, cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien, qui se consacrent à la recherche dans l’objectif d’améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Vous aimeriez en savoir plus? Visitez le site Web à l’adresse www.irso.ca.

Au sujet des Instituts de recherche en santé du Canada
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont l'organisme de recherche en santé du gouvernement du Canada. Leur objectif est de créer de nouvelles connaissances scientifiques et de favoriser leur application en vue d'améliorer la santé, d'offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé au Canada. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 10 000 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada. www.irsc-cihr.gc.ca/

Personnes-ressources pour les médias :
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et relations publiques
Institut de recherche en santé d’Ottawa
Bureau : 613-798-5555, poste 19691
Cellulaire : 613-614-5253
Courriel : jpaterson@ohri.ca

David Coulombe
Spécialiste des médias des IRSC
Bureau : 613-941-4563
Cellulaire : 613-808-7526
Courriel : relationsaveclesmedias@irsc-cihr.gc.ca