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L’obésité est en voie de dépasser le tabagisme comme principal facteur de risque de maladie cardiaque au Canada


le 20 mai 2014

Ottawa — Selon une étude publiée aujourd’hui dans CMAJ Open, une revue spécialisée à libre-accès en ligne publiée par l’Association médicale canadienne, l’obésité devrait dépasser d’ici 2015 le tabagisme comme principal facteur de risque de maladie cardiaque au Canada. L’article explique aussi que le risque global de maladie cardiaque devrait légèrement diminuer au cours des sept prochaines années.

Même si la maladie cardiaque est la principale cause de décès au pays, faisant plus de 70 000 victimes par année, il est difficile de prévoir ses effets à long terme.

Pour avoir un aperçu de la situation, les auteurs de l’étude ont créé un modèle simulant la vie future de 22,5 millions de Canadiens âgés de 20 ans ou plus. Le modèle prévoit la prévalence de cinq facteurs de risque associés à la maladie cardiaque : l’obésité, le tabagisme, le diabète, le taux élevé de cholestérol et l’hypertension non contrôlée.

Après avoir analysé les données, l’équipe de projet a conclu qu’en 2015, l’obésité dépassera le tabagisme comme principal facteur de risque de maladie cardiaque. L’obésité a dépassé l’hypertension en 2003.

« L’obésité est un problème majeur au Canada, et touche près d’un adulte sur cinq », a déclaré le Dr Doug Manuel, auteur principal de l’étude et scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa. « Notre étude indique que les taux croissants d’obésité et de diabète neutralisent les gains réalisés dans d’autres facettes de la santé de la population, comme le tabagisme et l’hypertension. »

Même si le modèle prévoit l’augmentation de l’obésité et du diabète, le Dr Manuel souligne que ni l’un ni l’autre de ces facteurs de risque n’est aussi dangereux que le tabagisme.

« Il y a quand même de bonnes nouvelles », ajoute le Dr Manuel, qui est aussi professeur associé à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. « Pour la première fois, nous avons la preuve crédible que le taux de maladies cardiaques devrait diminuer au Canada grâce aux progrès réalisés dans le contrôle de l’hypertension et du taux de cholestérol, ainsi que dans l’aide offerte aux gens pour arrêter de fumer. »

Dans l’ensemble, l’étude prévoit que les facteurs de risque liés à la maladie cardiaque diminueront modestement chez les adultes canadiens d’ici 2021.

« La prévalence des facteurs de risque pourrait être plus faible que celle prévue si les conditions physiques et sociales s’améliorent », précisent le Dr Manuel et ses coauteurs, dont font notamment parti des chercheurs de Statistique Canada et de trois universités canadiennes. « À l’inverse, le milieu physique et social du Canada peut favoriser l’obésité. »

L’Agence de la santé publique du Canada estime que plus de cinq millions d’adultes canadiens sont obèses. Les maladies liées à l’obésité entraînent des coûts de 4 milliards de dollars par année au système de santé du pays.

Version intégrale du rapport de recherche : Projections of preventable risks for cardiovascular disease in Canada to 2021: A microsimulation modelling approach (en anglais seulement)

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies.

Renseignements
Joel Baglole,
Communications et relations publiques
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
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