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Une étude identifie le premier lien entre deux gènes importants associés à la maladie de Parkinson


le 4 avril 2011

Tandis que le mois de la sensibilisation à la maladie de Parkinson s’annonce, une étude internationale dirigée par le Canada vient faire la lumière sur de nouveaux éléments relatifs à la maladie de Parkinson, posant ainsi les premiers jalons pour de nouvelles pistes en vue d’essais cliniques ultérieurs. L’étude, menée à Ottawa par le docteur Michael Schlossmacher, établit le premier lien entre le facteur de risque génétique le plus commun pour la maladie de Parkinson et l’accumulation marquée au niveau du cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson d’une protéine appelée alpha-synucléine. Cette étude a fait l’objet d’une publication dans l’édition la plus récente de la revue Annals of Neurology.

« Cette étude aborde une question importante relative à la maladie de Parkinson, » déclare le Dr Schlossmacher, chaire de recherche du Canada sur la maladie de Parkinson à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa, et neurologue traitant à L’Hôpital d’Ottawa. « Grâce aux recherches novatrices effectuées par certains généticiens aux États-Unis et en Israël, nous savons depuis maintenant six ans qu’environ douze pour cent des personnes aux prises avec la maladie de Parkinson présentent une mutation au niveau d’une copie d’un gène appelée glucocérébrosidase, ou GBA. Toutefois, jusqu’à présent, nous ignorions dans quelle mesure ces mutations contribuaient à la maladie et comment elles corrélaient avec les autres éléments du casse-tête, notamment l’accumulation d’alpha-synucléine au niveau du cerveau ».

L’alpha-synucléïne a été baptisée « mauvais cholestérol » de la maladie de Parkinson, puisque cette dernière s’accumule progressivement dans le cerveau au fur et à mesure que la maladie de Parkinson progresse. Les cellules du cerveau qui sont touchées démontrent des signes de dommage et, lorsqu’elles meurent, entraînent les tremblements, les raideurs et la bradykinésie qui sont caractéristiques de la maladie de Parkinson.

En faisant appel à une série de modèles de laboratoire expérimentaux, le Dr Schlossmacher et ses collègues ont pu démontrer que les mutations de la GBA observées chez les patients atteints de la maladie de Parkinson viennent empêcher la dégradation et l’élimination efficace de l’alpha-synucléine qu’assurent normalement les cellules cérébrales.

« Bien que les mutations de la GBA ne constituent pas à elles seules la cause de la maladie de Parkinson, elles viennent accroître de manière importante le risque de développer la maladie, probablement en augmentant la susceptibilité des personnes à accumuler l’alpha-synucléïne, » précise le Dr Schlossmacher. Ceci pourrait expliquer pourquoi les personnes présentant des mutations de la GBA développent fréquemment des symptômes de la maladie de Parkinson, parfois de quatre à cinq ans avant les personnes qui ne présentent pas ces mutations. »

« Ces constatations sont d’autant plus intéressantes que si d’autres chercheurs réussissent à les confirmer, elles pourraient accélérer de manière importante le développement de nouveaux traitements pour la maladie de Parkinson, » ajoute-t-il. « Plusieurs sociétés ont développé ou travaillent activement à l’élaboration de médicaments ciblant la GBA pour une autre maladie appelée maladie de Gaucher, et nos études indiquent que ces médicaments pourraient s’avérer utiles en ce qui concerne la maladie de Parkinson ainsi qu'une autre maladie connexe, la démence à corps de Lewy. »

En plus des chercheurs à Ottawa, cette étude comporte également la participation de chercheurs du Brigham & Women’s Hospital de l’école de médecine de Harvard (où l’équipe de Schlossmacher entama les premières recherches relatives à ce lien), Genzyme Corporation, le Cincinnati Children’s Hospital Medical Centre, l’université Christian-Albrechts et l’université Purdue. Elle fut financée par le Programme des chaires de recherche du Canada, le département de médecine de L’Hôpital d’Ottawa, la Michael J. Fox Foundation, le National Institutes of Health (É.-U.), et Genzyme Corporation.

Cette étude ne représente qu’une série de découvertes récentes importantes effectuées par le Consortium pour la recherche sur le Parkinson (CRP) d’Ottawa. Ce groupe, fondé par les docteurs David Park et David Grimes en 2004, est composé de 14 chercheurs de sciences fondamentales et cliniques de l’Université d’Ottawa, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et du National Research Council. D’autres études récentes menées par le CRP avaient pour objectif d’élaborer des stratégies diagnostiques pour la maladie de Parkinson en ce qui a trait aux liquides biologiques, à l’identification de nouvelles mutations génétiques associées au Parkinson et à l’identification de meilleurs modèles de la maladie en laboratoire. Le CRP bénéficie de l’appui de plusieurs généreux donateurs au sein de la communauté et d’organisations comme Partenaires investisseurs dans la recherche sur le Parkinson (PIPR), la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa et la Société Parkinson d’Ottawa, un de dix partenaires régionaux de la Société Parkinson Canada. Consultez www.irho.ca/crp pour obtenir de plus amples renseignements.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. L’IRHO regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et Relations publiques
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