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Une virothérapie se révèle prometteuse dans le cadre de l’essai clinique novateur mené au Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa


le 20 mai 2010

Un essai clinique mené à Ottawa (Canada) et dans trois villes américaines a produit des résultats positifs et permis de réaliser un grand pas en avant dans l’élaboration de virus oncolytiques capables de combattre le cancer. Le Dr John Bell et ses collègues de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) mettent au point des virus oncolytiques depuis près de dix ans. Les résultats présentés aujourd’hui montrent pour la première fois qu’il est possible d’injecter ces virus directement dans la circulation sanguine d’humains en toute sécurité, ce qui permet de cibler les tissus tumoraux, en plus de favoriser la réplication des virus et leur propagation dans ces tissus. L’étude nous a également permis d’obtenir des données encourageantes en ce qui concerne l’efficacité du traitement avec des doses élevées. Les résultats ont d’ailleurs fait l’objet d’une présentation lors de l’assemblée annuelle de l’American Society of Gene and Cell Therapy qui a eu lieu à Washington (D.C.) le 20 mai 2010.

« Nous sommes très enthousiastes, car c’est le premier essai clinique prouvant qu’un virus oncolytique peut se reproduire de façon sélective dans des tumeurs après avoir été injecté dans la circulation sanguine, explique le Dr Bell, scientifique principal à l’IRHO et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. L’injection intraveineuse est une méthode cruciale pour le traitement du cancer. Nous voulons être en mesure de cibler les cellules cancéreuses disséminées dans l’ensemble du corps – pas seulement les tumeurs plus volumineuses dans lesquelles nous pouvons injecter directement les virus. »

Le virus mis à l’épreuve lors de la première phase de l’essai clinique se nomme JX-594. Il fait partie de la famille des poxvirus, qui dérive de la souche de virus inclus dans le vaccin utilisé pour immuniser des millions de personnes contre la variole. Ce virus a la capacité naturelle de se reproduire de préférence dans des cellules cancéreuses. Il a en plus été modifié génétiquement pour accroître cette capacité. De précédents essais cliniques visant à évaluer l’effet d’injection de virus directement dans des tumeurs ont donné des résultats prometteurs. L’essai clinique du Dr John Bell est toutefois le premier à évaluer l’injection intraveineuse.

Les 23 participants à son essai clinique (dont sept à Ottawa) ont reçu une seule dose du virus. La concentration des doses variait d’une cohorte à l’autre et il y avait cinq concentrations en tout. Les participants avaient différents types de tumeurs solides et tous les autres traitements n’avaient pas fonctionné. Chez six des huit patients recevant une forte dose, nous avons observé des signes de contrôle de la maladie ou une réponse au traitement, tandis que c’est seulement chez deux des six patients recevant une faible dose que nous avons observé des signes de contrôle de la maladie. Les biopsies nous ont permis de constater qu’il y a eu une réplication sélective du virus à l’intérieur des tumeurs et la destruction de tissus tumoraux chez six patients ayant reçu la dose la plus élevée. Les effets secondaires les plus courants sont des symptômes semblables à ceux de la grippe.

« Ces résultats sont très encourageants, en particulier à un stade aussi précoce de l’essai, affirme le Dr Bell. Nous prévoyons maintenant faire d’autres essais cliniques, y compris une troisième phase cette année, pour examiner plus en profondeur ce traitement. Nous utilisons en même temps les résultats des essais pour apporter en laboratoire d’autres améliorations à ces virus. Nous croyons que le cycle itératif de recherches en laboratoire et d’essais cliniques est essentiel à la mise au point de virus oncolytiques et d’autres biothérapies contre le cancer. »

Ces derniers mois, le Dr Bell et son équipe ont aussi fait des progrès sur d’autres fronts. Ils ont publié des études montrant qu’il est possible de combiner certains virus oncolytiques à d’autres virus oncolytiques et à d’autres traitements pour cibler en synergie les cellules cancéreuses. Dans les installations spécialisées de l’IRHO, ils ont aussi perfectionné un processus de fabrication de virus hautement concentrés et purifiés en vue d’essais cliniques. Grâce au financement de la Fondation canadienne pour l’innovation et la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa, l’IRHO procède actuellement à la construction d’u nouveau centre de recherche novatrice sur le cancer pour accélérer la recherche à ce sujet.

L’essai clinique a été parrainé et administré par Jennerex Biotherapeutics (www.jennerex.com), une entreprise fondée conjointement par le Dr Bell à Ottawa et le Dr David Kirn à San Francisco avec le soutien financier de plusieurs investisseurs de la région d’Ottawa et de Toronto. Le Dr Bell n’a pas participé directement à l’essai. Son équipe et celle du Dr Harry Atkins ont mené de nombreuses études de laboratoire pour soutenir l’essai clinique. Parmi les chercheurs d’Ottawa qui ont participé à l’essai clinique, on retrouve les Drs Laura Chow, Derek Jonker, Kelley Parato, Manijeh Daneshmand et Jean-Simon Diallo.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. L’IRHO regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements
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