Nouvelles

Un pas vers la découverte de la cause du diabète de type 1? Des chercheurs d’Ottawa étudient la réponse immunitaire au blé


le 20 août 2009

Des scientifiques de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa ont fait une découverte qui pourrait nous aider à comprendre la cause du diabète de type 1. Le Dr Fraser Scott et son équipe ont mené une étude auprès de 42 personnes atteintes du diabète de type 1 et ont constaté que le système immunitaire de près de la moitié d'entre elles présentait une réponse anormale à la protéine de blé. L'étude fait l'objet d'un article dans le numéro d'août 2009 de la revue Diabetes.

Dès un très bas âge, le système immunitaire d’une personne doit apprendre à attaquer les « envahisseurs étrangers », comme les virus et les bactéries, et à laisser vivre les tissus et les molécules inoffensives, y compris les aliments dans les intestins. S'il ne fonctionne pas bien, la personne peut alors souffrir de maladies autoimmunes et d’allergies. Le diabète de type 1 est une maladie autoimmune qui survient quand le système immunitaire attaque par erreur le pancréas, l’organe qui régule le taux de sucre dans le sang. L’étude du Dr Scott est la première qui montre clairement que les cellules immunitaires T sont plus susceptibles de réagir de façon excessive à la protéine de blé chez les personnes qui ont le diabète de type 1. L’étude révèle également qu’il existe un lien entre cette réaction excessive et les gènes qui sont associés au diabète de type 1.

« Le système immunitaire doit trouver le parfait équilibre pour défendre le corps contre les envahisseurs sans le blesser ou réagir de façon excessive. C’est une tâche particulièrement difficile à réaliser dans les intestins, où il y a beaucoup d’aliments et de bactéries », indique le Dr Scott, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. « Notre étude semble indiquer que les porteurs de certains gènes pourraient être plus susceptibles de réagir de façon excessive à la protéine de blé et à d’autres aliments dans les intestins. Cela pourrait compromettre l’équilibre du système immunitaire et rendre le corps plus susceptible de souffrir d’autres problèmes immunitaires, comme le diabète de type 1. »

L’article cite aussi le Dr Mikael Knip, spécialiste du diabète, de Finlande : « Ces observations renforcent l’hypothèse de plus en plus admise selon laquelle les intestins joueraient un rôle actif dans le processus à l’origine du diabète. ».

Une autre étude menée par le Dr Scott montre qu’une nourriture sans blé peut réduire le risque d’être atteint du diabète chez les animaux. D’autres recherches sont nécessaires pour confirmer ce lien et déterminer les effets possibles d’un changement d’alimentation chez l’humain. Il faut aussi examiner le lien avec la maladie cœliaque, une autre maladie autoimmune liée à la protéine de blé.

L’étude a été financée par la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile et les Instituts de recherche en santé du Canada. Les auteurs sont le Dr Majid Mojibian, la Dre Habiba Chakir, le Dr David E. Lefebvre, Jennifer A. Crookshank, Brigitte Sonier, la Dre Erin Keely, ainsi que le Dr Scott. Les patients ont été recrutés à L’Hôpital d’Ottawa et au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario.

On estime à 246 millions le nombre de personnes qui ont le diabète dans le monde. Environ 10 % d’entre elles ont le diabète de type 1, la forme la plus grave. Les injections d’insuline peuvent aider à contrôler le taux de sucre dans le sang, mais il n’existe aucun traitement curatif.

Au sujet de l’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il est également affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. Il regroupe plus de 1 300 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et Relations publiques
Institut de recherche de l’Hôpital d'Ottawa
613-798-5555 poste 73325
jpaterson@ohri.ca